Bianca Debaets
Au-delà du Gordel, à travers Bruxelles
Gordel (ceinture), j’ai toujours trouvé cette appellation assez étrange. Bruxelles, n’est tout de même pas une maladie, une zone qu’il faut isoler à tout prix. C’est tout simplement une capitale, de la Flandre aussi d’ailleurs.
Il faut également se poser des questions quant au caractère ‘flamand’ du Gordel. Le nombre de participants a fortement chuté en 30 ans : de 100.000 dans les années 90, on est passé à un maximum de 20.000 actuellement.
Deux raisons pour expliquer cela:
1) beaucoup de Bruxellois ou ‘expats’ sont venus s’y installer car c’est plus vert et meilleur marché. Ex. à Zaventem, il y a 70% de non-Néerlandophones pour 62% il y a 15 ans. Le Rand (la Périphérie) est tout simplement devenue multiculturelle comme certains quartiers à Anvers ou Gand. Il faut s’en rendre compte.
2) la pacification communautaire de plus en plus évidente, surtout depuis la scission de BHV.
Mais la périphérie ne s’est pas francisée pour autant – les Bruxellois doivent en être conscients – mais plutôt internationalisée. Dans une jeune famille sur trois à Zaventem, on ne parle ni le néerlandais ni le français à la maison.
A présent, nous devons davantage chercher des modèles de coopération entre la Région bruxelloise et le Brabant flamand, notamment en matière de mobilité : transports en commun et parcours cyclables.
Je plaide de mon côté pour une extension du festival Gordel avec une balade cycliste « A travers Bruxelles ». Elle passerait par des quartiers intéressants de la Région bruxelloise. Ce serait l’occasion pour la Région de mettre en évidence ses atouts et aussi de donner un coup d’accélérateur à la culture cycliste bruxelloise. Sport Vlaanderen, l’asbl De Rand et Visit Brussels pourraient bien collaborer pour élaborer un tour magnifique avec aussi beaucoup plus de participants.
Ce serait stupide de penser que c’est impossible. Si on regarde dans le rétroviseur de l’histoire, c’est précisément ce que faisaient les coureurs de la classique Kuurne-Bruxelles-Kuurne jusqu’à ce que certains décideurs bruxellois empêchent les coureurs de passer par les grands axes de la capitale.
Les temps ont changé aujourd’hui. De plus en plus, on se rend compte à Bruxelles qu’on a besoin du vélo pour une bonne mobilité. En plus, c’est bon pour la santé, pour l’environnement et pour l’économie. Les quelques kilomètres carrés entre Bruxelles et la Flandre connaissent l’une des plus fortes concentrations automobiles au monde. Osons apporter un changement. Passons du modèle de confrontation à un modèle de coopération.
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