Asile et migration: plus de 100 000 demandes de protection introduites l’an dernier en Belgique
Compte tenu notamment de l’invasion de l’Ukraine, l’année 2022 a été intense en termes d’asile et de migration, a rappelé la secrétaire d’Etat Nicole de Moor (CD&V) lors de la présentation des statistiques en la matière.
Sur l’ensemble de l’année, environ 63.000 Ukrainiens ont demandé une protection temporaire à notre pays, et 37.000 personnes issues d’autres pays une demande de protection internationale (+42% par rapport à 2021). « Toutes les organisations et administrations qui en sont chargées sont aujourd’hui débordées », a-t-elle soulevé.
Parmi les quelque 100.000 demandes de protection, 3.615 émanaient de Mena (mineurs étrangers non accompagnés), soit 12,3% de plus qu’en 2021. Près de deux tiers d’entre eux étaient originaires d’Afghanistan. En conséquence, le nombre de places pour Mena a été augmenté de 536 unités l’an dernier, pour atteindre 3.251, c’est deux fois plus qu’à la fin 2020, a souligné Fanny François, directrice générale de Fedasil.
Sur l’année, le Commissariat général aux réfugiés et aux apatrides (CGRA) a de son côté pris 20.514 décisions, pour 25.066 personnes. Un peu moins de la moitié (43%) considéraient que le demandeur avait effectivement besoin de protection. Les demandeurs ayant reçu le statut de réfugié venaient majoritairement de Syrie, d’Afghanistan, d’Érythrée et de Palestine.
Jamais il n’y avait eu autant de demandes de protection, ni de places d’accueil (bientôt 35.000, le taux d’occupation atteint 95%), ni même de collaborateurs pour les services concernés, affirme la secrétaire d’Etat, qui annonce la création de 2.000 nouvelles places dans les prochains mois. « Mais cela non plus ne suffira pas et ne résoudra pas les problèmes auxquels nous sommes confrontés aujourd’hui. » Les crises mondiales actuelles devraient encore accroitre « la pression migratoire » sur l’Europe en 2023, anticipe-t-elle.
Des réformes structurelles sont nécessaires, selon Mme de Moor. Un premier paquet de réformes a été proposé au gouvernement plus tôt dans le mois. Outre ce premier volet « législatif », deux autres sont en chantier: la réforme des services, soit l’intégration des trois services de migration (CGRA, OE et Fedasil) et la poursuite de « réformes profondes » des politiques européennes. « Ce besoin de réformes, je le proclamerai haut et fort lors du prochain conseil européen des ministres de la Migration. »