Après la crise, le PS veut changer en profondeur notre modèle
L’urgence reste sanitaire, mais Paul Magnette, président du PS, propose déjà un plan en quatre points pour préparer la relance. Avec un leitmotiv: plus rien ne doit être comme avant.
La crise du coronavirus est loin d’être finie dans notre pays. Mais le PS souligne déjà à quel point il sera important de ne pas manquer l’étape suivante, celle de la relance. « Aujourd’hui, l’urgence reste sanitaire avec les mesures de confinement et le soutien au personnel soignant, confirme son président, Paul Magnette. Mais nous pensons aussi qu’il convient de se projeter dès à présent dans le monde de l’après-coronavirus avec la nécessité de tirer les leçons de ce qui ne fonctionne pas, mais aussi de retenir le potentiel qui s’est révélé durant cette crise. »
Lors d’une conférence de presse virtuelle, ce mardi après-midi, Paul Magnette a présenté un plan en quatre points: urgences, bien sûr, mais aussi, reprise, relance et redéploiement. « Notre modèle économique est en partie responsable de la façon dont cette propagation virale a eu lieu, a-t-il dit, en prenant le contrepied des récentes sorties de son homologue du MR, Georges-Louis Bouchez. Nous devons mener un travail d’introspection pour le revoir en profondeur. On ne peut pas dire à l’Etat de venir nous sauver et puis lui dire ensuite ‘merci, au revoir’. » La libéralisation et la mondialisation à outrance sont clairement dans le colimateur du président socialiste.
En ce qui concerne la reprise, le PS prône l’organisation massive de tests pour permettre un déconfinement dans risque. Et réclame une prime aux travailleurs mobilisés durant la crise, ainsi qu’une mobilisation de l’enveloppe bien-être. Objectif: doper rapidement le pouvoir d’achat.
Pour la relance, il s’agit de garantir le financement de la sécuité sociale et des services publics, avant de mettre en place un fonds d’investissements majeurs dans la transition pour changer de modèle.
En ce qui concerne le redéploiement, il convient de définir un nouveau cadre budgétaire, tout en orientant les nationalisations. « Les règles budgétaires et financières européennes dovient être changées, soutient Paul Magnette. C’est fondamental pour la Belgique parce qu’une partie du financement doit venir de là. Quant aux nationalisations, des demandes ont déjà été faites dans le secteur aéronautique, mais nous devrons aussi être proactifs. Cela peut prendre la forme de prises de participation. »
L’initiative du PS s’inscrit dans le cadre politique particulier actuel. « Nous soutenons le gouvernement Wilmès de l’extérieur, dit Paul Magnette. Nous sommes dans l’opposition pour soutenir une équipe minoritaire. C’est une réalité qui existe dans la moitié des pays européens. Il est normal que nous faisions des propositions pour préparer la phase suivante. »
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