Annelies Verlinden: « Rien n’indique que la police n’ait pas suivi les procédures »
La ministre de l’Intérieur Annelies Verlinden (CD&V) ne voit actuellement aucune erreur de la part de la police, dans le cadre de la demande d’extradition que la Tunisie a transmise à la Belgique, pour Abdesalem Lassoued, l’auteur de l’attentat de lundi dernier à Bruxelles. C’est ce qu’elle a déclaré samedi avant le début du kern.
C’est le Premier ministre Alexander De Croo qui avait annoncé, vendredi soir, la tenue d’un kern avec ses principaux ministres, après l’annonce de la démission du ministre de la Justice Vincent Van Quickenborne (Open VLD). Vincent Van Quickenborne a dit prendre sa responsabilité politique en présentant sa démission, à la suite d’une « erreur inacceptable » liée à l’attentat survenu à Bruxelles lundi dernier.
En effet, il est apparu qu’une demande d’extradition avait été reçue de la Tunisie l’année dernière pour Abdesalem Lassoued, l’auteur de l’attentat, mais que le magistrat du parquet de Bruxelles n’avait pas donné suite à cette demande.
Johan Delmulle, procureur général de Bruxelles, a expliqué que 31 dossiers similaires avaient été reçus par le parquet l’année dernière, et que la demande d’extradition d’Abdesalem Lassoued était la seule de ces 31 demandes à n’avoir pas été suivie d’effet une fois reçue, « en raison d’un malheureux concours de circonstances, où le dossier a été mis en attente et perdu de vue ».
Faire toute la lumière
Le Premier ministre a invité le procureur du Roi de Bruxelles, Johan Delmulle, et le commissaire général de la police fédérale, Eric Snoeck, « à faire toute la lumière ». En effet, entre-temps, la direction de la police, et donc de la ministre Verlinden, est également examinée.
D’après les informations actuelles, « il n’y a pas d’indications permettant de conclure que la police n’ait pas respecté les procédures ou certaines étapes de ces procédures », a déclaré Mme Verlinden samedi lors de son arrivée au Seize. La ministre entend partager les informations dont elle dispose avec ses collègues et entendre les déclarations de Johan Delmulle et d’Eric Snoeck durant ce kern. C’est sur cette base que la discussion entre ministres peut avoir lieu, a-t-elle dit. « Il faut surtout veiller à ce qu’il n’y ait plus de victimes innocentes », a-t-elle ajouté.
Les autres vice-premiers ministres se sont montrés peu loquaces. Georges Gilkinet (Ecolo) a évoqué la nécessité de renforcer la justice. « Trop d’affaires sont classées sans suite, ce n’est pas acceptable dans une démocratie », a déclaré M. Gilkinet.
Van Quickenborne a également participé à la réunion. Formellement, sa démission n’a pas encore été acceptée, mais cet acte ne fait aucun doute, ce n’est qu’une question de timing. Son successeur sera désigné au cours du week-end.