Alexander De Croo
Alexander De Croo © Belga

Alexander De Croo: « Un travail colossal » est réalisé pour que personne ne dorme dans la rue

Un « travail colossal » est réalisé pour faire en sorte que personne – enfant, femme, homme -, ne dorme dans la rue, a assuré le Premier ministre, Alexander De Croo, qui a salué les efforts de la secrétaire d’État à l’Asile, Nicole de Moor, ainsi que ceux de l’ensemble des pouvoirs concernés.

« Avec des températures hivernales désormais sous zéro, il s’agit véritablement d’une question de vie ou de mort. Ces dernières semaines, la secrétaire d’État à l’Asile et à la Migration, Nicole De Moor, a réalisé un travail colossal pour faire en sorte qu’aucune personne – ni hommes. ni femmes. ni enfants – ne dorme involontairement dans la rue aujourd’hui. Le bourgmestre de Bruxelles, Philippe Close, a également confirmé au gouvernement que l’accueil de nuit dans sa ville est actuellement suffisant pour permettre qu’aucune personne ne soit contrainte de dormir dans le froid glacial », a-t-il déclaré dans une déclaration faite à l’occasion de la Journée internationale des migrants.

   Le chef du gouvernement a exprimé ses remerciements envers les communes qui ont apporté leur aide et créé des lieux d’accueil, non seulement pour les demandeurs d’asile mais également pour les réfugiés d’Ukraine.

   « La Belgique fait actuellement tout ce qu’elle peut pour offrir aux demandeurs d’asile un toit, des soins médicaux urgents et des procédures plus rapides qui permettent de lever les incertitudes et d’apporter la clarté sur la possibilité d’un avenir ou non dans notre pays », a-t-il ajouté.

   Le Premier ministre entend également poursuivre les discussions avec ses collègues européens afin que d’autres pays prennent part à l’effort, la politique européenne de retour soit mieux coordonnée, les frontières extérieures de l’UE soient mieux contrôlées et qu’une lutte plus cohérente soit menée contre les passeurs.

   Depuis quelques jours, la pression politique est montée dans la majorité sur ce dossier. Jeudi, les écologistes du nord et du sud ainsi que le PS ont élevé la voix. La co-présidente d’Ecolo, Rajae Maouane, a exprimé sa « honte » devant une situation où des personnes étaient contraintes de dormir dehors, malgré des milliers de condamnations de l’État belge par la justice, tandis que le président socialiste, Paul Magnette, brocardait, les partis flamands et leur « trouille » devant le Vlaams Belang, en pointant du doigt plus particulièrement le CD&V, parti de Mme de Moor.

   Jong Groen -les jeunes écologistes flamands- a jugé dimanche que la position de Mme de Moor était devenue « intenable » et donne au gouvernement le temps de trouver une solution jusqu’à la Noël. « Pour un parti comme le CD&V, toujours attaché à son ‘c’ et à ses valeurs chrétiennes, cela ne peut pas être uniquement symbolique que de mettre fin à cette situation inhumaine », a-t-il dit.

   Selon la vice-Première ministre Groen, Petra De Sutter, cette communication montre que « les gens, dans toutes sections du parti, se font de grands soucis ». Vendredi, en comité restreint, le gouvernement s’est montré clair : personne ne peut dormir à la rue. « Nous allons examiner les chiffres tous les jours et juger dans quelle mesure cette politique est suffisamment mise en œuvre », a-t-elle dit durant l’émission « De Zevende Dag » (VRT).

   Pour aider Fedasil, 55 fonctionnaires ont été détachés sur base volontaire et il en viendra bientôt 24 autres, mais on est toujours loin de l’objectif de 150 fixé par le gouvernement. Aucune réquisition n’est à l’ordre du jour pour le moment. « Ce n’est actuellement pas nécessaire. Les centres peuvent être rendus opérationnels et le tempo peut être maintenu », a assuré Mme De Sutter.

   Dans la majorité, toutefois, le groupe PS de la Chambre a déposé vendredi une proposition de résolution demandant à la ministre de l’Intérieur d’enclencher la phase 4 du plan d’urgence fédéral, qui permettrait de réquisitionner des agents et bâtiments, et assurerait une coordination nationale.

   Des associations et plusieurs partis, dont les Verts, ont plaidé pour un plan de répartition entre les communes. Vendredi, après le comité ministériel restreint, il était seulement question de lancer un appel aux communes pour créer plus d’initiatives locales d’accueil. Mme De Moor n’est pas partisane d’obliger les pouvoirs locaux car ce serait une façon de leur imposer une tâche incombant à Fedasil, a-t-elle expliqué.

   Dans l’opposition, les Engagés ont appelé à un rassemblement dimanche devant le siège de l’Open Vld, parti du Premier ministre, pour exiger des actions du gouvernement.

   L’un des exemples les plus marquants de cette crise de l’accueil est la situation de plusieurs centaines de demandeurs d’asile qui ont trouvé refuge dans un squat dans la rue des Palais à Schaerbeek. Ils vivent dans des conditions sanitaires préoccupantes. Des équipes mobiles du SPF Santé sont déployées pour leur porter des soins. Dimanche, Mme de Moor a annoncé qu’une partie d’entre eux serait relogée dans un centre de Fedasil d’ici la fin de la semaine.

 Après avoir passé la nuit dehors, une délégation des Engagés reçue au siège de l’Open Vld

Après avoir passé la nuit dehors pour protester contre les conditions d’accueil des demandeurs d’asile en Belgique, une délégation des Engagés a été reçue, lundi matin, au siège de l’Open Vld par le président des libéraux flamands Egbert Lachaert et par le Premier ministre Alexander De Croo.

Dimanche soir, une cinquantaine de mandataires des Engagés, dont  Vanessa Matz, Georges Dallemagne, Christophe De Beukelaer, François Desquesnes ou encore le président des jeunes Engagés Ismael Nuino et le vice-président du parti Yvan Verougstraete, avaient planté leur tente devant le siège de l’Open Vld à Bruxelles avec l’intention d’y passer la nuit. Mais leurs plans ont été contrecarrés par la police qui a ordonné le démontage du campement sur ordre du bourgmestre de la Ville, Philippe Close (PS). Une dizaine de personnes ont néanmoins continué à faire le pied de grue rue Melsens.

   Lundi matin, 5 d’entre elles ont été reçues par Egbert Lachaert et Alexander De Croo. « Nous avons pu leur présenter nos revendications et leur rappeler que des gens dorment encore à la rue », a expliqué Yvan Verougstraete à l’issue de la rencontre.

   « Nous nous sommes adressés à Alexander De Croo car c’est lui le capitaine de l’équipe, mais nous n’y arriverons que si chaque ministre s’y met et considère que c’est son job de faire de l’accueil une priorité.  La ministre de la Défense pourrait ainsi rendre disponible au minimum les 1.500 places qu’elle s’est engagée à ouvrir. Le ministre de la Mobilité pourrait mettre à disposition les pièces inutilisées dans les gares et le secrétaire d’Etat à la Régie des Bâtiments pourrait participer à l’effort en mettant à disposition des bâtiments appartenant à l’Etat fédéral », a-t-il plaidé.

   Les Engagés pointent également la longueur de la procédure d’asile. « Seize mois pour obtenir une réponse, c’est beaucoup trop long et ça crée un arriéré important. Il faut des critères objectifs et compréhensibles », a poursuivi Yvan Verougstraete.

   « Alexander De Croo et Egbert Lachaert étaient réceptifs même si on n’a pas la même vision sur tout. Nous allons rester en contact et poursuivre, de notre côté, notre travail parlementaire », a-t-il conclu.

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