Alexander De Croo justifie le nouveau Codeco, les critiques fusent
Le Premier ministre Alexander De Croo a justifié jeudi à la Chambre la convocation d’un nouveau Comité de concertation vendredi. « Dans un contexte de crise, il faut pouvoir apporter des ajustements. Il n’est que normal de convoquer ce Codeco », a-t-il affirmé en réponse aux questions de neuf députés. « Nous devrons tous franchir des pas. On ne peut plus avoir de tabous. Le virus est imprévisible, change de visage ».
À propos du variant Omicron, M. De Croo a indiqué que trois cas avaient été confirmés en Belgique, auxquels s’ajoutent six cas suspects.
Pour le ministre de la Santé, Frank Vandenbroucke, il s’agira de « simplement faire ce qui s’impose, sur la base de faits, des conseils scientifiques et des chiffres, pas sur des tabous, des dogmes, des choses qui ont été dites ».
« L’avis que nous avons reçu du Gems (groupe d’experts) constitue la base des mesures. Il faut un paquet large, complet », a-t-il plaidé. « L’objectif ne doit pas être de convoquer un quatrième Codeco. »
Le rapport est arrivé sur la table des ministres, a-t-on appris à bonne source. Selon plusieurs médias, le commissariat corona et le Gems préconisent notamment la fermeture des établissements horeca à 20h00 (23h00 actuellement), la suspension des événements de plus de 200 personnes à l’extérieur et de tous les événements à l’intérieur ou encore la fermeture des écoles pendant dix jours.
La convocation d’un nouveau comité de concertation a été diversement accueilli sur les bancs de l’assemblée.
« Ce nationalisme sanitaire, ça suffit! »
« Les Codecos se suivent et se ressemblent avec des décisions trop tardives, trop légères. Pourquoi les armes dont nous disposons ne sont-elles toujours pas utlisées à 100% », s’est interrogé la députée Catherine Fonck (cdH).
« On pensait avoir tout vu au niveau de l’absurde et du chaos, mais nous vous avions clairement sous-estimés« , a critiqué Sofie Merckx (PTB), appelant à des mesures de maintien du salaire pour les personnes contraintes d’observer une quarantaine.
Sophie Rohonyi (DéFI) a de son côté critiqué l’attitude du ministre-président flamand, Jan Jambon, craignant des « mesures qui suivent les volontés de la N-VA et les chiffres de sa seule Région. Ce nationalisme sanitaire, ça suffit! » M. Jambon avait en effet été le premier à réclamer un nouveau comité de concertation, une semaine seulement après le précédent.
Côté néerlandophone, les partis formant la coalition régionale (le CD&V, l’Open Vld et la N-VA) ont remis sur la table la possibilité d’instaurer un baromètre sanitaire. Cette possibilité avait été évoquée en 2020 avant d’être abandonnée. « Les gens ont besoin de ce cadre de prévisibilité », a soutenu le député Servais Verherstraeten (CD&V). « Il n’y a pas de plan à long terme », a critiqué Frieda Gijbels (N-VA), estimant qu’un baromètre « aurait vraisemblablement rendu les choses plus claires. »