Alex Vizorek, le Bolkestein de l’humour
Les compères ont collaboré, entre autres, pour L’Echappé belge, avec Pierre Kroll. Si Vizorek se fend de quelques saillies pour Le Vif/L’Express, Vadot, notre dessinateur, peut donc se payer quelques tranches d’Alex.
Alex Vizorek, c’est la directive Bolkestein de l’humour : le plombier polonais de la vanne de qualité, qui met tous les autres au chômage, en pratiquant des tarifs qui sapent tout le marché. Euh, non… il a fait Solvay, donc il sait compter, ce n’est pas là la moindre de ses qualités.
Le garçon se destinait au journalisme sportif, il a même commenté des matchs de foot à la radio, si si ! Puis, il a fait le cours Florent, et des petits boulots dont il ne parle jamais en interview : déménageur, chasseur d’autographes, gigolo et doublure de Rocco Siffredi, pour les scènes de nu (une seule de ces propositions est juste, saurez-vous la dénicher ?).
Sorte de Hugh Grant qui aurait mis les doigts dans la prise, Vizorek est ce que l’on appelle un joyeux camarade, qui rit à toutes les vannes de ses collègues, même les pas drôles, car c’est quelqu’un de solidaire. C’est son côté socialiste. Et c’est bien le seul, d’ailleurs.
Demandez à Laurette.
La première fois que je l’ai rencontré, c’était lorsque nous étions chroniqueurs dans On n’est pas rentré, sur La Première. Un détail m’avait alors frappé : Alex avait une dégaine de gentleman anglais, avec juste la petite touche anarchiste qui le rendait singulier : une écharpe vert pomme, lui le supporter d’Anderlecht ! Vous me direz, à ce jeu-là, mon collègue Pierre Kroll se balade toujours avec une écharpe mauve autour du cou, alors qu’il est à Sclessin tous les samedis pour les matchs du Standard, m’fi !
Je pense que cette écharpe vert pomme était, chez Alex, une réminiscence de sa tendre enfance, lui qui est né le 21 septembre 1981 – François Mitterrand était déjà président et Laurette Onkelinx n’avait pas encore démarré son marathon de ministre à vie (enfin, c’est ce qu’elle croyait).
C’est plus fort que moi : quand je pense à Alex, je pense à Laurette : d’abord, il adore les cougars, et puis, son premier Café serré était avec… Laurette, en 2013, et il l’avait draguée en direct, le bougre. Quatre ans plus tard, le son de cloche fut quelque peu différent : » La chronique d’Alex Vizorek sur le PS vous a fait rire, Madame Onkelinx ? » demanda Mehdi Khelfat, le 9 juin, en pleine tempête Samusocial. » Non. » Fin de citation.
Je suis aussi allé voir son spectacle, modestement intitulé Alex Vizorek est une oeuvre d’art, où il passait en une seule phrase du cinéma d’Antonioni à Franck Ribéry, sans oublier des blagues cochonnes de fin de soirée qu’il nous servait en hors-d’oeuvre (d’art). Il m’avait conquis, comme si Patrice Chéreau et Jean-Marie Bigard avaient eu un enfant ensemble.
Ne regardant pas la télé, je ne peux pas savoir comment le gaillard ucclois s’en sort chez Ardisson, mais son côté piquant sans jamais être méchant (à part avec Laur… aïe, ça y est, ça me reprend) doit détonner dans ce paysage médiatique parisien où on confond cynisme et pertinence, vulgarité et impertinence, bien souvent.
Tout ça mis bout à bout me laisse à penser que, contrairement à la directive Bolkestein – du nom du Néerlandais Frits Bolkestein, ancien commissaire européen au marché intérieur et aux services -, Alex Vizorek ne finira pas aux oubliettes de l’histoire. Surtout si c’est pour y croiser Laurette Onkelinx.
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