Alain Hutchinson (PS), commissaire de la Région bruxelloise à l'Europe et aux organisations internationales. Une fonction contestée par certains. © Thierry du Bois/REPORTERS

Alain Hutchinson, le « Monsieur Europe » de Bruxelles

Philippe Berkenbaum Journaliste

La Région bruxelloise s’est dotée d’un commissaire pour gérer ses relations avec les institutions européennes. Plusieurs gros dossiers ont pu être débloqués en trois ans. Et les Européens se sentent mieux écoutés.

C’est un homme devenu discret au crépuscule de sa carrière politique que le gouvernement bruxellois a désigné, fin 2014, pour huiler les rouages de ses relations avec les institutions européennes installées dans la capitale. Alain Hutchinson (PS) est commissaire de la Région bruxelloise à l’Europe et aux organisations internationales (CEOI). Un poste créé sur mesure, persiflent certains, pour recaser cet ancien secrétaire d’Etat bruxellois, ex-député européen, chef de cabinet de Charles Picqué pendant son premier mandat de ministre-président et toujours échevin à Saint-Gilles.

La députée MR Françoise Bertieaux l’avait récemment dans son collimateur, levant le lièvre d’une rémunération qu’elle jugeait excessive.  » Cette rémunération (NDLR : de 92 000 euros brut par an) m’apparaît élevée, déclarait-elle à la RTBF.  » Je ne sais pas très bien à quelles vraies fonctions, à quelle quantité de travail, à quelle véritable responsabilité devrait correspondre cette rémunération. Il est difficile de dire s’il y a un contenu réel derrière cette mission.  »

Confortablement installé dans le vaste bureau qu’il occupe dans un hôtel de maître du quartier européen, l’intéressé balaie ces critiques d’un sourire blasé et les renvoie au rayon des basses querelles politiciennes.  » Ma désignation découle de la prise de conscience par le gouvernement bruxellois de la nécessité de mener une « politique de siège » au niveau régional. Avant, cette politique de siège était une compétence du fédéral, gérée par une commission interministérielle qui jouait un rôle de boîte aux lettres pour l’ensemble des demandes des institutions européennes et internationales. Elles ont désormais un interlocuteur qui a le pouvoir d’agir.  »

Service d’accueil

Qu’il s’agisse d’urbanisme, de mobilité, de sécurité ou d’aménagement de l’espace public, le commissariat joue le rôle de go-between entre la Région, les institutions, surtout européennes, mais aussi les communes concernées. Il reçoit les demandes des uns et des autres et fait en sorte qu’elles trouvent une solution.  » Nous avons résolu tout une série de dossiers qui traînaient sans trouver d’issue. Le pire n’est pas qu’on dise non à ces interlocuteurs de premier plan, c’est l’absence de réponse à leurs sollicitations.  »

Alain Hutchinson organise des réunions entre autorités bruxelloises et européennes, qui permettent aux ministres, commissaires et autres responsables de haut niveau de discuter des dossiers difficiles. Des groupes de travail thématiques sont également constitués, par exemple sur le réaménagement du rond-point Schuman, la mobilité dans le quartier européen ou les mesures de sécurité à mettre en oeuvre pour protéger les institutions.  » Ma mission est double : faire en sorte que les institutions aient une bonne écoute et de bonnes conditions de travail pour leurs fonctionnaires mais qu’en parallèle, elles respectent la ville, ses quartiers et ses habitants.  »

A travers son Expat Welcome Desk, le CEOI est aussi le premier interlocuteur des étrangers qui viennent travailler pour les organisations basées à Bruxelles. Ce service d’accueil les renseigne en matière administrative, de logement, de scolarité, de mobilité, etc.  » Une aide précieuse qui participe à l’image bruxelloise de façon spectaculaire « , conclut le commissaire.

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