A Bruxelles, l’insécurité d’existence augmente les conséquences sociales de la crise
Un nombre important d’habitants de la Région bruxelloise risquent d’être particulièrement touchés par la flambée des prix énergétiques et l’inflation en général, indique l’Observatoire (régional) de la Santé et du Social, dans son rapport annuel rendu public lundi.
En un an, la facture moyenne des Bruxellois a plus que triplé pour le gaz et doublé pour l’électricité, voire plus, selon notamment le type de contrat et de tarification. Cette augmentation entame le budget des ménages, en particulier en Région bruxelloise où la pauvreté est importante et le coût du logement plus élevé que dans les deux autres régions. Après transferts sociaux, un quart (25 %) de la population bruxelloise dispose de revenus sous le seuil de risque de pauvreté, contre 18 % en Wallonie et 9 % en Flandre.
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Toujours selon l’Observatoire, le nombre de personnes vivant avec un revenu d’intégration social (RIS) a crû de 65 % en dix ans et a doublé (+100 %) chez les jeunes adultes (18-24 ans). Les plus âgés ne sont pas non plus épargnés par la précarité en Région bruxelloise.
Par ailleurs, certaines dépenses essentielles, comme celles relatives au logement (loyer et charges) ou à l’alimentation, impactent proportionnellement davantage les niveaux de vie des personnes en situation de précarité. Pour les ménages à bas revenus (premier quartile) en Région bruxelloise, le logement, les charges et les dépenses alimentaires représenteraient ainsi 61 % de leurs dépenses, contre 48 % pour les ménages à hauts revenus (dernier quartile).
Des différences entre locataires et propriétaires
Ces impacts sur les niveaux de vie sont, en outre, très différents selon que l’on soit propriétaire ou locataire, que l’on loue un logement social ou un logement sur le marché privé, que l’on se chauffe au mazout ou au gaz, que l’on bénéficie ou non du tarif social, etc.
Avec 62 % de ménages locataires et des loyers sur le marché privé nettement plus élevés que dans les deux autres régions, ceux-ci pèsent lourdement dans le budget des ménages bruxellois. Pas moins de 51.615 ménages sont sur liste d’attente pour un logement social dans la capitale, un nombre qui continue d’augmenter. Enfin, 26 % de la population vit dans un logement inadéquat (fuite, humidité¿) contre 12 % en Flandre et 19 % en Wallonie.