À Bruxelles, les milieux d’accueil de la petite enfance plus abordables ne sont pas forcément situés dans les quartiers les plus vulnérables
À Bruxelles, les milieux d’accueil dont le coût est lié au revenu familial ne sont pas spécialement situés dans les quartiers qui en ont le plus besoin, ressort-il mercredi d’un rapport de l’Institut bruxellois de statistique et d’analyse (IBSA).
Deux types de milieux d’accueil de la petite enfance coexistent en Région de Bruxelles-Capitale: les milieux d’accueil libres de déterminer leur tarif, généralement plus coûteux, et les milieux d’accueil dont le coût est lié au revenu familial, plus abordables. Ces derniers sont-ils situés dans les quartiers les plus vulnérables?, s’est interrogé l’IBSA.
La réponse est non, pas spécialement. « Aucun lien n’a été établi entre le contexte socio-économique de la petite enfance et le taux de couverture lié au revenu au niveau des quartiers », pointe l’Institut qui, pour son analyse, a pris en compte le revenu et la composition de la famille, le logement, l’origine (UE-hors UE) et le marché du travail.
En 2019, un peu plus d’un enfant sur quatre (26,13%) avait une place dans un milieu d’accueil à un prix dépendant du revenu familial. Toutefois, les quartiers résidentiels (qui ont été préférés comme unités d’analyse aux communes car ces dernières ne forment pas des ensembles homogènes) ayant un taux de couverture élevé lié au revenu se concentrent principalement aux frontières de la Région (« seconde couronne »). Or, les populations les moins favorisées économiquement vivent plutôt dans le « croissant pauvre » de Bruxelles (soit les quartiers formant un croissant autour du centre-ville).
Un point positif tout de même: dans les quartiers où la part de logements sociaux est relativement élevée, l’offre d’accueil de la petite enfance liée au revenu est aussi relativement élevée.
Pour l’IBSA, « une attention supplémentaire » devrait donc être accordée par le gouvernement bruxellois au profil socio-économique des quartiers « afin que les milieux d’accueil de la petite enfance à coût abordable soient disponibles là où le besoin est le plus élevé ».