Sécurité routière: pas de contrôle technique bisannuel en Wallonie
Le 9 février dernier, la Flandre avait approuvé un avant-projet de décret qui instaurait un contrôle technique bisannuel pour les voitures comptant moins de 160.000 km au compteur. La Wallonie ne lui emboîtera pas le pas.
La Wallonie ne suivra pas la Flandre sur sa décision d’instaurer un contrôle technique bisannuel pour les voitures ayant moins de 160.000 km au compteur, a indiqué mercredi la ministre wallonne en charge de la Sécurité routière, Valérie De Bue.
« Ma volonté est de réfléchir à des évolutions en matière de contrôle technique mais pas aux dépens de la sécurité routière », a-t-elle affirmé en commission du parlement régional où elle était interrogée par plusieurs députés.
Le 9 février dernier, le gouvernement flamand a approuvé un avant-projet de décret prévoyant que les voitures affichant moins de 160.000 kilomètres au compteur ne doivent plus se présenter au contrôle technique que tous les deux ans. Une mesure qui vise à alléger le travail des centres de contrôle, souvent débordés.
A l’heure actuelle, les voitures de plus de quatre ans doivent passer chaque année au contrôle technique. « Mes services, en collaboration avec les organismes de contrôle technique wallons ont analysé l’impact des réformes envisagées en Flandre sur le parc automobile en Wallonie si ces dernières y étaient appliquées », a expliqué Valérie De Bue. Il en ressort que le taux de refus d’un véhicule de quatre ans entre 100.000 et 160.000 km est quasiment le double de celui d’un véhicule ayant roulé moins de 100.000 km (10,5% contre 5,5%). « La mesure flamande viserait donc à augmenter de manière automatique la périodicité de véhicules dont le taux de refus est quasiment doublé au regard du système actuel, ce qui serait plus risqué en termes de sécurité routière », a-t-elle pointé.
Par ailleurs, « si l’on regarde l’ensemble des véhicules de moins de 160.000 km, le taux de refus en fonction de l’âge est en augmentation constante, passant de près de 8 % pour les véhicules de 4 ans à près de 14,5 % pour ceux de 11 ans. Si le système flamand était appliqué chez nous, près de 25.000 véhicules qui reçoivent aujourd’hui un certificat rouge en raison de défauts techniques majeurs ou critiques ne seraient plus contrôlés demain, et continueraient à circuler« , a poursuivi la ministre. « Au vu de ces constats, vous ne serez pas étonné que l’on ne suive pas la Flandre » qui a d’ailleurs fait « cavalier seul », a-t-elle résumé en soulignant également « les conséquences sur l’emploi et sur la pérennité même des centres de contrôle technique en raison de l’activité en dents de scie qui serait générée par la mise en place d’un tel système ». « Par contre, j’ai la volonté de faciliter la vie des personnes qui entretiennent correctement leur véhicule, qui présentent un véhicule en bon état, sans risque particulier en termes de sécurité routière », a assuré Valérie De Bue.
Dans ses cartons, une amplification du ‘bonus’ existant qui octroie une périodicité de deux ans à certaines conditions (véhicules de moins de six ans, de moins de 100.000 km, qui ne tractent pas une remorque de plus de 750 kg, qui se présentent sans défaut technique ou administratif et dans les délais). « Il me semble intéressant de travailler à amplifier ce bonus et la philosophie qui le sous-tend, à savoir octroyer la périodicité de deux ans à des véhicules au profil de risque moindre en termes de sécurité routière, par exemple en l’axant exclusivement ou quasi exclusivement sur l’aspect technique tout en mettant de côté certains défauts administratifs. L’administration en a été chargée », a détaillé la ministre.
Enfin, une analyse est actuellement menée sur des questions telles que l’obligation de concertation entre Régions au vu de la libre circulation des véhicules, les réglementations applicables en cas de contrôle de la police ainsi que les moyens d’actions à disposition de la Région. « Mon cabinet est en contact avec celui de mon homologue bruxelloise – Elke Van den Brandt, ndlr – pour échanger nos informations et coordonner nos actions, le cas échéant », a conclu Valérie De Bue.