Nouvelle taxe de mise en circulation dès juillet 2025 en Wallonie: le prix décrypté avec 15 modèles de voitures (infographie)

La Wallonie a définitivement validé la réforme de la taxe de mise en circulation, décidée sous le précédent gouvernement. Avec quelques ajustements, faisant varier les prix pour une série de voitures. Explication comparative des nouveaux tarifs avec quinze modèles passés à la loupe.

La réforme de la taxe de mise en circulation (TMC) est validée et sera d’application dès le 1^er juillet 2025 en Wallonie. Le calcul de la taxe a été amendé par le nouveau gouvernement, selon plusieurs critères liés aux caractéristiques techniques des véhicules. Mettre une voiture, neuve ou d’occasion, sur la route coûtera également un peu moins cher aux familles nombreuses et monoparentales, selon le nouveau texte.

Pour décortiquer les futures règles, il y a plusieurs choses à prendre en compte. Premièrement, le calcul de la nouvelle TMC se fait selon une formule prenant en compte un montant de base lié à la puissance du véhicule, de 61,5 euros, pour les plus petits moteurs, à 4.957 euros pour les voitures les plus puissantes.

Ensuite, plusieurs multiplications liées à des indices sont appliquées à ce prix de base: d’abord selon la norme de pollution, puis la masse du véhicule et enfin le type de motorisation. C’est ce dernier point qui a été principalement amendé par le nouveau gouvernement. Les véhicules électriques se voient appliquer un coefficient qui a été largement réduit par rapport à la version précédente (de 0,08 dans chaque catégorie, sauf voitures puissantes), permettant de faire diminuer fortement le montant de la taxe de mise en circulation pour les plus petites voitures électriques. Le résultat est directement visible, puisque dans de nombreux cas avec des citadines, le montant de la TMC tombe au plancher, soit 50 euros.

Enfin, le montant de la réduction prévue pour les familles nombreuses passe de 100 à 250 euros dans le texte amendé. Cette réduction sera aussi accordée aux familles monoparentales bénéficiant de l’allocation complémentaire «mono», à partir d’un enfant et pour un véhicule par famille. Les deux réductions ne peuvent pas être cumulées, précise encore le cabinet du ministre wallon de la Mobilité, François Desquesnes (Les Engagés). Celui-ci ajoute qu’un délai supplémentaire est d’application pour bénéficier de l’allègement pour famille monoparentale, afin de rendre la réduction automatique sur base des informations de l’Aviq et du SPF Fiscalité. Elle n’entrera pleinement en vigueur qu’au 1er juillet 2026, ajoute le ministre.

Quinze modèles pour évaluer les prix

Afin d’y voir plus clair, Le Vif a réalisé quinze simulations, avant et après réforme: cinq modèles de voitures les plus vendus en Wallonie l’an dernier,  cinq véhicules électriques de différentes puissances, ainsi que cinq modèles fréquents sur les routes, parmi les plus immatriculés en occasion, sur base des chiffres de décembre 2024.

Dans chaque cas, les modèles comparés se basent sur les plus petites motorisations disponibles, sachant que la puissance du véhicule peut faire grimper rapidement la note, tant côté thermique qu’électrique.

La différence la plus lourde financièrement intervient sur les grosses électriques. La version actuellement en vigueur de la TMC ramène au plus bas, soit 61,5 euros, toutes les voitures entièrement électriques. La puissance sera désormais déterminante pour passer d’une taxe plancher (50 euros) à un montant proportionné au gabarit du véhicule. C’est ainsi que le puissant SUV signé Tesla voit son prix grimper de 1.100 euros, alors que le X1 chez BMW, en version électrique, grimpe également, mais moins fort, vu son moteur moins puissant.

Cohérence envers l’électrique, selon le secteur

La Febiac, fédération de l’automobile et du cycle en Belgique, accueille favorablement la nouvelle version de la TMC. Elle estime que le message est plus clair en faveur de l’électrique qu’avec la réforme prévue sous l’ancien gouvernement. «Le poids plus important des voitures roulant entièrement à l’électricité les pénalisait clairement avec l’ancienne réforme. Nous accueillons donc favorablement la version remaniée du calcul proposé, analyse Christophe Dubon, porte-parole de la Febiac. Il fallait être cohérent avec ce qui est demandé au secteur automobile: on ne peut pas pousser l’industrie à produire plus d’électrique si, en bout de chaîne, les consommateurs sont pénalisés pour faire ce même choix.»

La prise en compte de la problématique des familles nombreuses, souvent obligées d’avoir des voitures plus grandes donc plus lourdes, est également un bon point de la réforme. «La version amendée semble plus juste. Ce n’est pas incohérent de vouloir pénaliser certains modèles, tout en permettant aux familles de profiter de véhicules adaptés avec un coup de pouce financier», poursuit le porte-parole.

La complexité du calcul de la nouvelle TMC ne fait pas peur au secteur, qui assure que les concessionnaires seront en mesure d’apporter des réponses nécessaires aux clients dès la mise en œuvre, le 1^er juillet 2025.

Dans le segment de l’occasion, les prix de la taxe fluctuent, mais le message global en faveur de l’électrique de petit gabarit reste clair, les moteurs essence et diesel se voyant appliquer le coefficient maximal. De ce côté du marché, les réductions prévues pour la TMC restent les mêmes qu’auparavant et plus un véhicule est âgé, moins la taxe sera élevée. Il s’agit d’une réduction de 10% chaque année, durant les cinq premières années, puis de 5% par an au-delà et jusque quinze ans.

Selon les calculs du gouvernement, en 2027, cette réforme représentera une réduction de charge fiscale de 7,5 millions d’euros pour les familles nombreuses, de 5 millions d’euros pour les familles monoparentales et de 5 autres millions pour les voitures électriques et neutres en carbone.