Marché automobile: les modèles qui nous quittent en 2023
L’année 2023 signifie pour certains constructeurs automobile l’arrêt de la production et de la vente de certains modèles. Des sacrifices logiques ou imposés par la nouvelle stratégie électrique. Certaines vont nous manquer, d’autres moins. Petite tournée d’adieux.
Aucun modèle n’est éternel, la logique impose qu’à un moment ou un autre, un modèle soit remplacé. Et les constructeurs en profitent alors pour le faire grandir, grossir et, souvent, devenir plus cher.
Mais depuis quelques temps, certains modèles, et parfois des modèles-stars présents depuis des décennies sur le marché, disparaissent purement et simplement. Sans retour. En langage « marketing », les constructeurs estiment qu’ils ne correspondent plus aux réalités du marché. Disons plutôt qu’ils ne rapportent plus assez d’argent…
Petite voiture, petit bénéfice
La logique qui prévaut lorsque l’on interroge les marques sur l’abandon des petits modèles est souvent la même : petite voiture, petite rentabilité ; grosse voiture, gros bénéfice. Le marché veut autre chose. ET quasiment la moitié des acheteurs européens ont choisi l’an dernier un crossover/SUV. Et plus de 10% du marché automobile est aujourd’hui entièrement électrique. Bref, pour vendre, il faut du SUV électrifié.
Troisième cause du décrochage commercial de certaines petites voitures : le succès des voitures vraiment abordables, à l’exemple la Dacia Sandero. Cette dernière a affolé les compteurs chez Dacia… au détriment des autres marques généralistes tout simplement parce qu’à gabarit et prestations comparables, elle coûte parfois 6-7.000, au minimum, de moins. Le bon sens paye. Certain ne pouvant plus lutter décident de jeter l’éponge, c’est la cas cette année de la Ford Fiesta qui, depuis 1976, a été produite à plus de vingt millions d’exemplaires, répartis sur sept générations. La Ford Fiesta a souvent figuré par les meilleures ventes en Europe.
Chez Renault, la petite Twingo, présente au catalogue depuis 1993, ne sera plus produite, du moins en tant que petite voiture telle qu’on l’a connue sur trois générations. Et si peu chère, sachant que même la dernière génération se vendait – en version de base, en 2021 – à moins de 14.000 euros. Récemment, la marque au losange a présenté un prototype reprenant non seulement le nom Twingo, mais aussi le style de la toute première génération. Cela dit, cette probable nouvelle Twingo est beaucoup plus volumineuse, avec cinq portes et autant de places à bord. Il s’agira aussi d’un modèle 100% électrique… beaucoup plus cher.
Berlines, breaks & monovolumes en désuétude
Toujours chez Renault, les versions thermiques de la Mégane vont totalement quitter l’offre pour laisser la place à une Mégane électrique (complètement) différente, avec qui elle cohabitait déjà au catalogue. Ajoutons que la Mégane thermique manquait de plus en plus d’arguments face à la pression des SUV. Aujourd’hui, un client Renault se tourne plus vite vers un Austral qu’une Mégane « break ». Ou alors un certain Dacia Jogger, break au tarif très bien placé qui est en train de cartonner.
C’est un sort qu’a déjà connu le Scénic à moteur thermique, la solution pratique pour tant de familles depuis 1996 ! Depuis un bon moment, les modèles SUV correspondant (Kadjar, puis Austral) lui volent la vedette. La marque a déjà annoncé son remplacement par un imminent Scénic électrique qui perdra forcément quelques atouts pratiques (et économiques) des premières générations.
Les électriques aussi
Fin de parcours aussi et déjà pour des modèles électriques en 2023. Ainsi, la sympathique Zoé de Renault arrive au terme d’une carrière longue de déjà douze ans. Le constructeur français a été l’un des pionniers avec cette Zoé, très complète et compétente. Elle laissera la place à la future nouvelle Renault 5, 100% électrique.
Clap de fin pour la confidentielle et charmante Honda e. L’histoire est – disons – plus dramatique pour la première voiture 100% électrique de la marque japonaise. Lors de son lancement en 2019, elle fait se tourner les têtes, sa bouille néo-rétro est simplement adorable. Or, si elle semble parfaite sur le papier pour une citadine, un prix trop élevé (35.000 € minimum) et une autonomie trop basse (moins de 200 km) vont vite désintéresser les candidats. Ajoutez deux concurrentes impitoyables : les Mini et Fiat 500.
L’originalité se vend mal
Dans la rationalisation des gammes, il reste peu de place à l’originalité. Les coupés et cabriolets ont quasiment disparu. Ceux qui restent comptent leurs jours, comme le coupé Audi TT (qui se décline aussi en cabrio). Apparu en 1998, ses versions coupé et cabriolet ont longtemps séduit les amateurs de style et de sportivité. Problème : depuis quelques années, ce public a vieilli et achète… des SUV. Les nouvelles géénrations s’en détournent, faute d’un prix trop élevé.
La version break de la Porsche Panamera (dont la version normale vient d’être renouvelée), la Sport Turismo, cessera de sortir des chaînes de production également, tout simplement, pour ses piètres résultats commercieux. Dommage, cette version « shooting brake » était particulièrement décalée et plutôt séduisante. Trop, peut-être ? Ce qui tend à prouver que les constructeurs, même de luxe, ne font plus l’effort de garder un modèle à l’image forte. Cela ne se vend plus correctement? On retire la prise…
La Mini Clubman, aussi une version break (de la Mini Hatch), sera stoppée cette année. Apparu en 2007, le (oui, on dit « le ») Clubman avait fortement évolué avec la seconde et actuelle génération. Mais en perdant un peu d’originalité (plus de porte latérale antagoniste) et en affichant un gabarit nettement plus imposant. Elle avait pourtant de nombreux aspects pratiques intéressants et avait rencontré l’intérêt du marché des voitures de société… mais pas autant que le Mini Countryman, le SUV (encore eux…) de la marque.
Enfin, la Toyota GR86 va aussi disparaître du catalogue. La clientèle de ce coupé pur plaisir n’est simplement plus assez épaisse pour justifier son maintien. Enfin citons encore la Kia Stinger, à la diffusion homéopathique, mais qui comble les amateurs d’originalité et deviendra sans doute dans le futur un modèle à collectionner.
Les super-bolides
La sculpturale Audi R8 et l’extrême Lamborghini Aventador vont également s’éclipser. Des bolides très exclusifs qui, chacun dans leur gamme de prix, ont rencontré un certain succès. Si la première pourrait revenir un jour en version électrique, on connaît déjà le nom de la remplaçante de l’italienne, la Revuelto, qui s’électrifie partiellement.
Dépêchez-vous !
Une retraite inéluctable, certes, mais si l’un des modèles précités vous intéresse, il est encore temps d’en dénicher un exemplaire neuf (fin de stock) ou très récent. Et étant donné qu’il s’agit de motorisations récentes, souvent à essence, vous pourrez encore rouler de très nombreuses années (2035 et sans doute au-delà) partout, même dans les zones à faibles émissions. On vous aura prévenus.
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