Les conducteurs âgés, dangers au volant? Réponse en infographies
Les décès de conducteurs âgés ont augmenté, selon les derniers chiffres officiels. Ils sont pourtant moins impliqués dans les accidents graves. Explications.
Parmi les 501 victimes de la route en 2023, décédées sur place ou dans les 30 jours après le drame, 83 avaient 75 ans ou plus. Ce nombre en fait le groupe d’âge le plus représenté, selon la publication de Statbel, l’office statistiques belge, sur les accidents de la route.
Cette statistique ne transforme pas pour autant les seniors en danger derrière un volant, rappelait Vias, l’institut dédié à la sécurité routière, refusant qu’un contrôle médical soit imposé uniquement aux plus âgés. «Les automobilistes entre 20 et 24 ans sont 4 fois plus impliqués dans les accidents graves que les seniors», tranchait l’institut.
Deux raisons peuvent en réalité expliquer pourquoi la proportion des seniors dans le nombre total de tués est passé, en dix ans, d’un sur cinq à un sur quatre, tous types de victimes confondues (conducteurs, piétons, cyclistes, etc.). Premièrement, avec le vieillissement de la population, la part des seniors dans la population va encore augmenter, ce qui explique en partie l’important nombre de décès enregistrés dans la circulation. Ce groupe comprend plus de personnes.
Ensuite, une autre explication concerne l’usage de route qui a évolué auprès de cette population plus âgée, mais plus active. «Le boom du vélo électrique a eu une influence certaine sur les décès enregistrés. Un tué sur deux sur un vélo électrique a plus de 60 ans», détaille Benoît Godart, porte-parole de Vias. Une pratique devenue plus commune et qui ne se rencontrait pas il y a encore quelques années.
Un chiffre bien visible dans les statistiques de Statbel, puisque sur les 83 décès de seniors sur la route, 36 concernaient des cyclistes, 23 des piétons et viennent ensuite seulement les conducteurs, avec 21 décès. Les seniors sont donc plus mis en danger par les autres et l’environnement routier, en tant que cycliste ou piéton.
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Les jeunes conducteurs sont, eux, une population plus à risque au volant. Avec 22 tués dans la tranche d’âge 20-24 ans, les personnes qui n’ont leur permis que depuis peu sont le premier groupe de conducteurs décédés sur la route, devant les 40-44 ans (21) et les plus de 75 ans (21).
«Le manque d’expérience et la tendance à sous-estimer les risques explique ce chiffre pour les jeunes, déplore le porte-parole de Vias. Ils sont aussi surreprésentés dans les accidents avec perte de contrôle du véhicule, contrairement aux seniors. Ce sont des phénomènes souvent liés à la vitesse et à la fatigue.»
L’objectif de la Belgique reste d’arriver à «zéro mort sur la route» à l’horizon 2050, avec une marque intermédiaire à maximum 320 décès d’ici 2030. Ce dernier chiffre correspond à une baisse continue autour de 7% chaque année, au minimum. Qu’il faudra donc encore atteindre pendant les six prochaines années, en s’attaquant à repenser le partage de la route et en sensibilisant les populations à risque.
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