© Photo: Marijan Murat/dpa

Elections législatives: la droite favorite des élections dans une Allemagne inquiète

Une Allemagne déstabilisée par les crises se mobilisait fortement dimanche pour des législatives au cours desquelles  l’opposition conservatrice part largement favorite, après une campagne bousculée par le retour au pouvoir de Donald Trump et l’essor de l’extrême droite.

A 14H00, le taux de participation national s’élevait à 52%, en forte progression par rapport aux deux précédents scrutins de 2017 (41%) et de 2021 (36,5%). Plus de 59 millions d’électeurs ont jusqu’à 18H00 (17H00 GMT) pour voter.

Surveillées dans le monde entier, ces législatives vont doter la première puissance européenne d’un nouveau Parlement au moment où elle affronte plusieurs défis qui ébranlent son modèle de prospérité et inquiètent la population.

« Nous traversons une période très incertaine », constatait à Berlin Daniel Hofmann, rencontré à la sortie d’un bureau de vote. Le pays a besoin d' »un changement, une transformation », selon cet urbaniste de 62 ans, qui se dit préoccupé par la « sécurité européenne », après trois ans de guerre russe en Ukraine.

Récession économique et menace de guerre commerciale avec Washington, remise en cause du lien transatlantique et du « parapluie » américain sur lequel comptait Berlin pour assurer sa sécurité: les crises sont multiples. « Donnez un signal en faveur d’un changement politique urgent et indispensable », a écrit sur X le chef de file des conservateurs Friedrich Merz.

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Ce dernier semble très bien placé pour devenir le prochain chancelier et donner un coup de barre à droite dans le pays, après l’ère du social-démocrate Olaf Scholz. Les derniers sondages le créditaient d’environ 30% des intentions de vote.

Visiblement détendu, le démocrate-chrétien de 69 ans a voté à Arnsberg, dans l’ouest du pays. Son rival social-démocrate, visage plus fermé, a lui aussi mis son bulletin dans l’urne, à Potsdam, près de Berlin.

Attentats

Selon les plus récents sondages, l’extrême droite de l’Alternative pour l’Allemagne (AfD) peut espérer un résultat record d’au moins 20%, deux fois plus qu’en 2021. « Je veux que notre pays soit à nouveau sûr », dit Maximilian Fritsche, un artisan de 29 ans, membre du parti. Pour Reinhardt Schumacher, venu voter à Duisbourg dans l’ouest industriel, la progression de l’extrême droite « est un signal d’alarme. Quelque chose doit changer ». Ce retraité de 64 ans refuse de voter pour ce parti « trop radical », mais les motivations de ses électeurs ne doivent pas être « ignorées », souligne-t-il.

Le parti anti-migrants et prorusse a imposé ses thèmes de campagne, suite à plusieurs attaques et attentats meurtriers commis par des étrangers dans le pays. Le dernier a eu lieu vendredi soir. Un jeune réfugié syrien est soupçonné d’avoir grièvement blessé un touriste à coups de couteau dans le Mémorial de l’Holocauste à Berlin. Il voulait « tuer des Juifs », selon la justice.

L’AfD a bénéficié aussi du soutien appuyé pendant des semaines de l’entourage de Donald Trump. Son conseiller Elon Musk, homme le plus riche du monde, n’a cessé de promouvoir la tête de liste du parti allemand, Alice Weidel, sur sa plateforme X.

« AfD! » a encore posté M. Musk dans la nuit de samedi à dimanche, dans un message assorti de drapeaux allemands.

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Les législatives anticipées ont lieu la veille du troisième anniversaire de l’invasion russe en Ukraine, vécue comme un choc en Allemagne. Le conflit a mis fin à son approvisionnement en gaz russe et le pays a accueilli plus d’un million d’Ukrainiens. La perspective d’une paix réglée « dans le dos » de Kiev et des Européens inquiète tout autant.

Objectif Pâques

Dans le système parlementaire allemand, il pourrait se passer des semaines, voire des mois, avant qu’un nouveau gouvernement ne voie le jour. Pour former une coalition, le bloc mené par les conservateurs CDU/CSU, qui exclut une alliance avec l’AfD malgré un « flirt » parlementaire durant la campagne autour de l’immigration, devrait se tourner vers le parti social-démocrate (SPD).

Les sondages ont donné à ce dernier 15% des voix. Ce score serait son pire résultat de l’après-guerre et signerait probablement la fin de la carrière politique d’Olaf Scholz.

« J’espère que la formation du gouvernement sera achevée d’ici Pâques« , soit le 20 avril, veut croire Friedrich Merz. L’échéance sera difficile à tenir si les deux partis qui ont dominé la politique allemande depuis 1945 sont contraints de devoir trouver un troisième partenaire.

La fragmentation au Parlement dépendra notamment des résultats de petits partis et de leur capacité ou non à franchir le seuil minimum de 5% des suffrages pour entrer au Bundestag.

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