Une note d’espoir dans une année pourrie: un « Patient 2 », guéri du VIH
Dix ans après le « patient de Berlin », un deuxième homme connaît une guérison, là aussi après une greffe de moelle osseuse.
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« Je veux être un ambassadeur de l’espoir. » Paroles d’Adam Castillejo, 40 ans, Londonien originaire du Venezuela. Dix-sept ans plus tôt, il découvre sa séropositivité. Un diagnostic vécu comme un arrêt de mort. En 2011, nouveau choc: lymphome (cancer du sang) de stade IV. Commence alors un long parcours de chimiothérapies, compliqué par sa séropositivité. Au printemps 2015, ses médecins ne lui donnent que quelques mois à vivre. Jusqu’à sa rencontre avec l’équipe de Ian Gabriel (Chelsea and Westminster Hospital), expert en transplantation de moelle osseuse pour le traitement du cancer, y compris chez les personnes atteintes du VIH, et avec celle de Ravindra Gupta, virologue à l’université de Cambridge (Royaume-Uni).
Adam Castillejo ne montre aucun signe du virus depuis trente mois, malgré l’arrêt des antirétroviraux.
Pour transplanter de la moelle osseuse, il faut un donneur au profil génétique particulier: un porteur d’une mutation génétique très rare dénommée »delta-32″ dans le gène CCR5. Lors d’une infection par le VIH, le virus pénètre en effet dans des cellules immunitaires, les lymphocytes CD4, en se fixant sur un récepteur présent à leur surface, le CCR5. Or, cette mutation empêche le VIH-1 – le plus fréquent – d’infecter ses cellules-hôtes habituelles, et confère ainsi une résistance au virus. En mars, après un traitement extrêmement lourd et à risque, Adam Castillejo ne montre aucun signe du virus depuis trente mois, et ce malgré l’arrêt des antirétroviraux.
Ce traitement n’avait fonctionné qu’une fois, avec le « patient de Berlin », l’Américain Timothy Brown, considéré guéri en 2011. Pour Ravindra Gupta, ce nouveau succès incite à développer des approches visant le CCR5. Pour autant, les spécialistes n’ont pas élucidé les facteurs individuels de réussite et des essais similaires n’avaient pas abouti à une rémission totale du VIH. D’autres options sont d’ailleurs à l’étude, comme l’autogreffe de moelle, les cellules du patient étant génétiquement modifiées.
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