Un « cerveau volant » lancé par SpaceX vers la Station spatiale internationale
Une fusée de la société SpaceX a décollé vendredi en direction de la Station spatiale internationale (ISS), pour y apporter du matériel de recherche dont un petit robot d’intelligence artificielle conçu pour suivre en apesanteur un astronaute allemand.
Le lancement s’est déroulé comme prévu à 5H42 locales (9h42 GMT) depuis Cap Canaveral, en Floride. C’est la 15ème mission de ravitaillement par SpaceX pour la Nasa, et serait la 14ème réussie si tout continuait à se poursuivre normalement. La capsule Dragon, qui avait été lancée par une fusée Falcon 9, est chargée de 2.700 kilogrammes de matériel.
La première phase du lancement s’est déroulée sans problème, jusqu’à la séparation de Dragon de la fusée, au bout d’environ 10 minutes, et au déploiement de ses panneaux solaires. Dragon doit s’amarrer à l’ISS, à environ 400 km d’altitude, lundi.
Qualifié de « cerveau volant » par Manfred Jaumann, responsable charges utiles et microgravité chez Airbus, le petit robot de la taille d’un ballon de basket CIMON –de son nom officiel, pour Crew Interactive MObile CompanioN– sera le premier robot d’intelligence artificielle à interagir avec des humains dans l’espace, a dit jeudi Christian Karrasch, chef de projet de CIMON à l’agence spatiale allemande (DLR), lors d’une conférence de presse.
Ce projet était développé depuis deux ans, notamment pour apprendre à CIMON à reconnaître la voix et le visage d’Alexander Gerst, un géophysicien allemand de l’Agence spatiale européenne, et l’un des six astronautes en ce moment à bord de l’ISS.
Lorsque l’astronaute de 42 ans l’appellera, le robot repèrera acoustiquement où M. Gerst se trouve et se dirigera vers lui. Sa caméra frontale doit lui permettre de détecter si c’est bien son partenaire humain qui se trouve face à lui.
L’engin est équipé de plus d’une dizaine d’hélices pour qu’il puisse voleter de parts et d’autres et ceci sans percuter quoique ce soit à l’intérieur de la station spatiale.
Les six astronautes de l’ISS peuvent parler à CIMON mais il a appris à travailler au mieux avec M. Gerst.
Le robot intelligent, composé de plastique et de métal, a été fabriqué par impression 3D. Il doit travailler avec Watson AI, technologie d’intelligence artificielle d’IBM conçue pour aider les équipages.
Trois expériences sont prévues, dont une médicale dans laquelle CIMON va être utilisé comme une caméra volante.
Le robot peut notamment guider l’astronaute allemand à travers plusieurs procédures, lui montrant des photos ou des vidéos le cas échéant. Et M. Gerst peut lui poser des questions.
Il dispose d’un micro, d’une caméra à infrarouge, de deux batteries et, surtout, d’un bouton de désactivation afin d’empêcher que tous les propos des astronautes ne soient pas envoyés au serveur d’IBM sur Terre.
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