Pourquoi les pilotes de F1 ont toujours des écouteurs sur les oreilles?
Sur la grille de départ, pendant la parade précédant la course ou juste pour se rendre à leur garage, les pilotes de Formule 1 gardent leurs écouteurs vissés aux oreilles, utilisant la musique pour se motiver ou se concentrer.
Si la sagesse populaire veut qu’elle adoucisse les moeurs, les études scientifiques prouvent que la musique a des effets bénéfiques sur l’activité sportive.
Écouter des morceaux rythmés peut améliorer les capacités psychomotrices, la sensation de forme et donc la performance.
« Quand je m’entraîne, je mets toujours de la musique, confie à l’AFP le Français Pierre Gasly (Toro Rosso). Je vais mettre du rap américain, c’est ce qui marche quand j’ai besoin de me donner un vrai coup de boost. » « C’est ce que j’écoute aussi pendant les week-ends de Grand Prix, quand je fais mes échauffements physiques avant de monter dans la voiture, poursuit-il. Toujours du rap américain, beaucoup de 50 Cent. »
Grâce aux endorphines (hormones aux propriétés analgésiques et procurant une sensation de bien-être) qu’elle permet de sécréter et parce qu’elle détourne l’esprit de la fatigue et de la douleur, la musique augmente aussi la résistance à l’effort.
« Entrer dans ma zone »
Enfin, parce qu’il abaisse le taux de cortisol (hormone responsable du stress) ou tout simplement permet au sportif de s’isoler, un bon son participe à la concentration et aide à la préparation mentale. « Même si ça n’est pas une nécessité, j’en écoute avant les courses. Ca permet de bloquer le bruit des avions qui survolent la grille, les appareils photos et les caméras, les conversations », explique le Britannique Lewis Hamilton (Mercedes), que l’on croise rarement sans un casque sur les oreilles.
« Certains types de musique apportent du calme et, bien sûr, si tu veux te motiver pour courir, tu peux écouter quelque chose de plus hard core », ajoute l’amateur de hip hop, biberonné au reggae et aux « grands comme Stevie Wonder, Al Green ou Marvin Gaye ». Même si lui-même le fait peu, « à moins de se préparer pour une soirée ! »
« Sur la grille, j’ai toujours de la musique. Ca m’aide à entrer dans ma zone et à bloquer les distractions », abonde Daniel Ricciardo (Renault), qui estime passer 14 heures par jour à en écouter et regrette de ne pas pouvoir le faire jusque dans sa monoplace. « En temps normal, quand je me réveille le dimanche avant la course, je vois comment je me sens et cela détermine ce que je vais écouter sur la grille, que ce soit du hip hop, de l’électro ou du métal », des morceaux « relaxants ou excitants » qu’il connaît bien et peut fredonner, précise-t-il. « C’est une montée en puissance. Je vais choisir deux chansons pour m’amener doucement au moment de se dire: « ça y est, c’est maintenant » », poursuit l’Australien. C’est là, juste avant de mettre son casque, qu’arrive un morceau phare qu’il essaye de « garder en tête le plus longtemps possible » après le départ.
Ne pas déranger
Et parce que l’on ne se refait pas, même quand il s’agit de mélodies, le compétiteur n’est jamais loin.
« J’aime la musique moins populaire, explique l’ancien de Red Bull, âgé de 30 ans. Je tire une certaine satisfaction de découvrir de nouvelles choses. Je suis sûr qu’à peine 5% des pilotes sur la grille connaissent beaucoup des artistes que j’écoute et j’aime ça ! »
Et de citer par exemple Box Car Racer, groupe américain de punk rock n’ayant sorti qu’un seul album éponyme en 2002 et émanation du nettement plus célèbre Blink-182.
Alors, tous mélomanes les pilotes de F1 ? A vrai dire, il y a aussi ceux qui trichent un peu, comme le Finlandais Kimi Räikkönen (Alfa Romeo Racing). « Je garde souvent mes écouteurs pour que les gens pensent que j’écoute de la musique. Comme ça, ils ne me dérangent pas ! », avoue l’amateur de groupes finlandais et, selon la rumeur, de karaoké.
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