Les ours, maîtres de l’imitation
Le mimétisme est à la base du comportement des créatures dites sociales. Les humains sont passés maîtres dans le domaine. Ils peuvent sans problème reconnaître, et reproduire les expressions de leurs homologues. Les primates sont capables des mêmes exploits. Et selon une nouvelle étude, les ours le sont aussi !
Une étude effectuée au Bornean Sun Bear Conservation Centre a révélé que les ours malais recopiaient les expressions de leurs congénères.
« Les autres primates et les chiens sont également capables de s’imiter les uns les autres, mais jusqu’à présent, nous pensions que seuls les hommes et les grands primates pouvaient manifester une telle complexité dans leurs expressions faciales », explique Marina Davila-Ross, directrice du projet. « Imiter parfaitement les expressions faciales des autres est l’un des piliers fondamentaux de la communication humaine. Les ours malais n’ont aucun lien spécial d’évolution avec l’homme. Pourtant, ils semblent être capables de communiquer par la mimétique. Cela laisse supposer que de tels phénomènes sont également présents chez d’autres créatures, mais cela doit encore être prouvé. »
Les scientifiques de l’Université de Portsmouth ont étudié un groupe de 22 ours vivant dans le centre à Bornéo. Le milieu de vie était organisé de sorte que les ours décident eux-mêmes d’interagir entre eux. Ils ont enregistré des heures de sessions de jeu spontanées entre les animaux et ont remarqué que la moitié d’entre eux affichaient des expressions bien distinctes lorsqu’ils faisaient face à leurs congénères : une simple bouche ouverte ou une bouche dévoilant les dents et un nez retroussé.
Selon Derry Taylor, membre de l’équipe, ces mimiques subtiles permettraient aux ours de signaler qu’ils sont prêts à jouer plus violemment ou de renforcer leurs liens sociaux. « Beaucoup de scientifiques pensent que les formes complexes de communication ne se retrouvent que chez les espèces aux systèmes sociaux complexes », ajoute-t-il.
« Au vu de la nature solitaire de cette espèce d’ours, cette hypothèse peut être remise en question en raison de notre découverte. En effet, cela montre que les formes complexes de communications faciales n’existent pas seulement chez les espèces plus sociales. »
Thomas Bagnoli
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