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Le « cloud » informatique, technologie juteuse et incontournable

Le Vif

Aujourd’hui, l’informatique dématérialisée ou « en nuage » –le « cloud »– ne sert pas qu’à stocker ses milliers de photos de vacances, loin de là. Il fait aussi tourner votre ordinateur au bureau et vous permet de regarder votre série où et quand vous voulez, sur votre smartphone ou votre télévision connectée.

Qu’on regarde YouTube ou qu’on publie sur Facebook, le « cloud computing » est omniprésent. Il désigne la fourniture de logiciels, de services et d’espaces de stockage à la demande via internet, par opposition à ce qui est situé dans la mémoire ou le disque dur de l’ordinateur ou du smartphone.

Le « cloud » fonctionne grâce à des serveurs qui stockent et brassent les montagnes de données. Concrètement, pour le grand public, il permet de stocker emails, photos, films ou musique à distance: c’est ce qui a permis l’essor du streaming musical ou vidéo (Netflix, Spotify etc.).

Côté professionnel, de plus en plus d’institutions et d’entreprises ont recours au « cloud », pour faire fonctionner leurs applications, utiliser des logiciels en ligne, stocker ou analyser leurs données.

Elles peuvent recourir pour cela à des systèmes fournis par des tiers, comme Amazon, Google, ou Microsoft. Les clients qui utilisent ces « clouds publics » paient selon le volume de stockage ou la puissance utilisés.

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Ce système est plus souple et moins coûteux que l’informatique traditionnelle.

Si l’entreprise veut garder entièrement la main sur son système, elle peut créer un « cloud privé », entièrement sur mesure, qui lui sera dédié à elle seule, mais sera plus coûteux.

Beaucoup d’entreprises ont en fait besoin d’un système « hybride », alliant le coût, la puissance et la souplesse du « cloud » public et la sécurité du « cloud « privé.

Certains piochent chez différents fournisseurs de « cloud » publics: par exemple, Amazon pour l’infrastructure ou Google pour l’analyse de données. Cela permet aussi de ne pas dépendre d’un seul fournisseur, susceptible de subir un piratage par exemple.

Il faut donc que ces différents univers « cloud » soient compatibles, ce qui explique les rachats de plateformes de logiciels « libres » (modifiables) qui permettent ces interactions : GitHub par Microsoft pour 7,5 milliards de dollars en juin, par exemple.

– Un marché à 350 milliards –

En un peu plus d’une décennie, le « cloud » est devenu un des marchés de l’informatique à la plus forte croissance et aux marges les plus juteuses.

Le ministère de la Défense américain a ainsi lancé un appel d’offres qui pourrait atteindre 10 milliards de dollars.

Les experts considèrent que nous sommes aujourd’hui dans la deuxième décennie du « cloud », qui va permettre le déploiement à grande échelle d’une nouvelle vague technologique dont on voit les débuts avec la réalité augmentée ou les innombrables objets connectés.

Selon le cabinet Gartner, le marché du « cloud » public à lui seul pourrait passer de 187 milliards de dollars dans le monde à près de 340 milliards en 2022.

– Amazon en tête de gondole –

Amazon Web Services (AWS) domine le marché. Amazon fait figure de pionnier du « cloud » public depuis qu’il a commencé il y a plus d’une dizaine d’années à louer via internet de l’espace dans ses serveurs à d’autres entreprises souhaitant y stocker leurs données ou y faire tourner leurs services en ligne.

AWS est le segment le plus rentable du groupe: chiffre d’affaires de 6,7 milliards pour un bénéfice opérationnel de 2,1 milliards de dollars au troisième trimestre.

S’il a pris le train en marche, Microsoft doit aujourd’hui sa santé au « cloud ». Pour son premier trimestre 2019 (juillet-août-septembre), le « cloud commercial » a représenté 8,5 milliards de dollars de chiffre d’affaires.

Google ne donne pas de chiffres détaillés mais ses « autres revenus » (c’est-à-dire hors publicité) –qui comprennent les activités de « cloud »– ont représenté 4,6 milliards de dollars au troisième trimestre.

Le chinois Alibaba Cloud revendique une part de 47,6% du marché chinois.

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