Cet écrivain qui a su prédire l’avenir
La science-fiction est un genre narratif qui, comme son nom l’indique, raconte des fictions reposant sur des progrès scientifiques ou techniques, impossibles à réaliser dans l’état actuel de nos connaissances. Elle raconte souvent l’état d’un monde futur (il s’agit alors d’anticipation) mais peut également décrire un passé fictif ou un univers parallèle au nôtre. John Brunner, un écrivain de science-fiction britannique du XXe siècle avait une vision étrangement exacte du monde au XXIe siècle.
John Brunner, né en 1934 et décédé en 1995, a écrit de nombreux romans de science-fiction. Il commence à écrire à l’âge de 9 ans et vend sa première nouvelle à un magazine à l’âge de 17 ans. Au total, l’écrivain a rédigé plus de 80 romans et recueils de nouvelles. L’imagination de l’écrivain était admirée par beaucoup, mais d’autres jugeaient ses livres loufoques et chaotiques. Alors qu’il vivait à l’époque où la radio et le cinéma étaient en pleine évolution, les prédictions de John Brunner à propos d’un monde rempli de technologie étaient, pour la plupart, étrangement correctes.
Dans ses romans, l’auteur aborde de nombreuses situations que nous connaissons aujourd’hui. Invasion de la publicité, pouvoir des médias et des multinationales, avancées technologiques, profusion d’armes, guerres, pollution, intelligente artificielle ou encore voyages dans l’espace, c’est à croire que l’écrivain avait un don pour prédire l’avenir.
En 1968, John Brunner écrit le livre « Stand on Zanzibar ». Il imagine dans celui-ci ce que serait la vie en 2010 et aborde le problème de surpopulation. Dans son livre, il émet l’hypothèse d’un monde en surpopulation et affirme que si tous les habitants du monde se tenaient coude à coude sur l’île de Zanzibar, celle-ci en serait entièrement recouverte. Il prédit également que le monde dépasserait les sept milliards de personnes, ce qui a bien eu lieu en 2011, et annonce que la surpopulation entraînerait une disparition de la sphère privée, une consommation de tranquillisants et des radiations qui augmenteraient le taux des maladies héréditaires. En plus de ça, il prévoit des appels vidéo, de la technologie portable, la légalisation du cannabis, les fusillades en masse et le mariage homosexuel.
Dans d’autres romans, l’écrivain parle de téléphones connectés à une encyclopédie de type Wikipédia (comme Google par exemple), d’un réseau social qui permettrait de diffuser l’actualité et des recevoir des réactions en temps réel ainsi que des violences dues au fanatisme religieux.
Mais ce n’est pas tout. Dans son livre « Listen to the stars! », il évoque une sorte de lecteur multimédia portable. En 1972, son roman « The Sheep Look Up » prédit un avenir assombri par une pollution extrême et des catastrophes environnementales. Et pour terminer, le héros de son livre « The Shockwave Rider » est un pirate informatique, l’auteur a donc évoqué un phénomène dont le monde ne connaissait même pas encore l’existence.
Pour écrire ses récits, l’écrivain a passé trois ans à étudier différents sujets tels que le rôle du patrimoine génétique dans les maladies ainsi que les liens entre les poussées démographiques et les violences urbaines. Il a également examiné des hypothèses culturelles, se demandait ce qu’elles signifieraient pour l’avenir et a imaginé comment un voyageur temporel expliquerait ce qu’il a vu. C’est donc grâce à ce qu’il a observé, écouté, lu et étudié que John Brunner a écrit la base de ses romans, en y ajoutant une grande dose d’imagination. Il est impossible de savoir si ses prédictions sont dues à la chance ou si cet homme était un génie, mais sa vision étrangement correcte de l’avenir est, on peut le dire, assez déconcertante.
Auteure: Margaux Glamocic
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