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Trop de sucre, trop de sel, trop de gras : ces aliments qui nous empoisonnent

Marie Gathon Journaliste Levif.be

Le magazine français de défense des consommateurs « 60 millions de consommateurs » sort un numéro à charge contre les produits industriels accusés d’être trop sucrés, trop salés et trop gras. Le tout, au détriment de notre santé. On fait le point.

Selon l’Étude nationale individuelle des consommations alimentaires (Inca 2) exploitée en 2017, plus de 40% des Français dépassent le seuil maximal de consommation de sucre fixé par l’OMS. En 2006, ils n’étaient que 26 %, rapporte « 60 millions de consommateurs ». De plus, les Français consomment en moyenne 8 grammes de sel par jour, soit 60 % de plus que la recommandation de l’OMS (5g). Aujourd’hui, 17 % des enfants et la moitié des adultes sont en surpoids.

Selon une étude publiée début 2018 dans le British Medical Journal, un lien sérieux a été fait entre nourriture ultratransformée et risque de cancer. On sait également depuis longtemps qu’une alimentation trop grasse, trop sucrée et/ou trop salée favorise les maladies cardio-vasculaires.

La consommation excessive de ces produits industriels nuit donc considérablement à la santé des consommateurs. De plus, « la plupart des grandes marques n’hésitent pas à user d’allégations santé ou de visuels en trompe-l’oeil pour faire croire à un produit sain, alors qu’il ne l’est pas », déplore le magazine.

Pourquoi ? Simplement, et comme toujours, pour une question d’argent. Le sel, le sucre et les graisses sont les ingrédients les moins coûteux et permettent aux industriels d’augmenter leurs marges bénéficiaires tout en rendant les consommateurs « accros » à leurs produits. En effet, la combinaison de ces trois ingrédients stimule les pics de glycémie qui entrainent des réactions addictives.

Le sucre sait où se cacher

Trop de sucre, trop de sel, trop de gras : ces aliments qui nous empoisonnent
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Le problème du sucre est qu’il est souvent caché dans les produits industriels, c’est-à-dire qu’il se trouve là où on ne l’attend pas et est donc consommé sans en avoir conscience. Il ne faut pas confondre les sucres ajoutés avec les 250 à 300 g de glucides dont notre organisme a besoin chaque jour. On peut les trouver dans l’amidon du pain, des féculents, les céréales, les fruits et le lait.

Il faut toutefois également se méfier des sucres qui ont l’air « inoffensifs », car naturels comme ceux présents dans les jus de fruits et autres smoothies très à la mode. Ce n’est en effet pas pareil de boire le jus de trois ou quatre oranges pressées (l’équivalent d’un verre) ou de manger une orange entière, car celle-ci contient beaucoup de fibres qui sont très rassasiantes.

Mais le magazine met surtout les consommateurs en garde contre les sucres « cachés ». Si l’on s’attend à en trouver dans un biscuit chocolaté, c’est moins le cas dans une sauce telle que le ketchup (20 g = l’équivalent en sucre de 2 biscuits LU). Car 70 % du sucre que nous consommons sont ajoutés et cachés. Ainsi, de nombreux aliments salés contiennent de grandes quantités de sucre. Lisez donc attentivement les étiquettes avant d’acheter un produit.

Le magazine dresse la liste des aliments qui doivent être consommés le moins possible. À cause de leur apport trop important en sucre, les chips de betterave, panais et carotte au sel de mer, Tyrrels (22.5 g/100 g), les crêpes au fondant et morceaux de chocolat, Paysan breton (42g/ 100g), le Nutella, Ferrero (56.3 g/ 100 g), Pim’s l’Original orange, Lu (49 g/ 100g) et le véritable Petit Beurre, LU (23 g/ 100 g) sont à éviter autant que possible.

D’autres aliments doivent être consommés en quantités modérées : les barres de céréales chocolat Carrefour bio (33g /100 g), les chips aromatisés Texas barbecue, Pringles (4.6 g/ 100 g), Lulu l’ourson chocolat, LU (31 g/ 100 g), les Smacks de Kellogg’s (41 g/ 100 g), la préparation en poudre cacaotée Super Poulain (85.5 g/ 100 g), les ketchups Heinz (22.8 g/100 g) et Amora (22 g/100 g) et Trésor au chocolat de Kellogg’s (29 g/ 100 g).

Pour réduire vos apports en sucres :

– Chassez de votre alimentation des produits contenant beaucoup de sucre : gâteaux, miel, confitures, confiseries, pâtes à tartiner, chocolat, biscuits et desserts laitiers.

– Diminuer les boissons sucrées : aussi bien les sodas que les jus de fruits et le café sucré.

– Cuisinez

– Évitez de manger des aliments sucrés quand vous êtes à jeun pour éviter les pics de glycémie.

– Mangez des pâtes, du riz et du pain complet.

Consommez-vous trop de sucre? Faites le test

Le sel, à consommer avec raison

Trop de sucre, trop de sel, trop de gras : ces aliments qui nous empoisonnent
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Il est essentiel pour notre santé, mais consommé en trop grande quantité, le sel augmente le risque d’hypertension, de maladies et de décès. Nous en mangeons trop et 80 % de la quantité que nous consommons provient des aliments transformés.

Mais l’évolution semble aller dans le bon sens puisqu’entre 1999 et 2007, les Français ont diminué leur consommation moyenne de 5 % et la part des gros consommateurs (plus de 12 g/ j) a baissé de 20 à 30 %.

Comme pour le sucre, cette consommation excessive est la plupart du temps involontaire et inconsciente. En effet, l’ajout de sel à table ou dans notre préparation ne représente que 15 à 20 % de l’apport quotidien, le reste vient des aliments transformés.

Le pain est d’ailleurs le premier pourvoyeur de sel en France (23.4 % en moyenne). Ensuite viennent les condiments et les sauces (12 %), les sandwichs, pizzas, tartes, pâtisseries et biscuits salés (10 %), les soupes et les bouillons (9.4 %), la charcuterie (7.8%) et le fromage (5.6%).

« 60 millions de consommateurs » a également dressé une liste des aliments trop salés à éviter : Palmito, LU (1.63 g/ 100 g), Chips extra craquantes nature, Vico (1.3 g/ 100g) Knacki végétale blé et pois, Herta (1.8 g/100 g), Nuggets bio sans viande Bjorg (1.9 g/ 100g) Nuggets végétariens surgelés, Carrefour Veggie (1.9 g/ 100g), Petit Crisp Skorpor gluten free, Schär (2.2 g /100 g), Schnitzel nature végétalien, Vegan Deli Monoprix (2.5 g/ 100 g).

Pour réduire vos apports en sel :

– Ne salez pas les plats en sauces et limitez l’usage des sauces préparées.

– Remplacez le sel par des épices, des herbes aromatiques, de l’ail de l’échalote, de l’oignon ou de la poudre de céleri.

– Rincez les légumes en conserves pour éliminer l’excès de sel.

– Optez pour de la sauce tomate maison.

– Variez les fromages.

– Consommez avec modérations et très occasionnellement les jambons crus, saucissons secs, salami, lardons, etc.

– Privilégiez un muesli ou des flocons d’avoine plutôt que des pétales de maïs ou de blé.

– À l’apéritif, préférez les noix de cajou et des fruits ou des légumes avec du fromage blanc agrémenté d’herbes fraiches.

– Lisez bien les étiquettes.

– Soyez vigilant pendant un traitement médical : 1 gramme de Dafalgan contient 0.4 g de sodium.

Distinguer les bons des mauvais gras

Trop de sucre, trop de sel, trop de gras : ces aliments qui nous empoisonnent
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Dans le cadre d’une alimentation équilibrée, les graisses sont essentielles. Il faut cependant privilégier les oméga 3, 6 et 9 et limiter les acides gras saturés (AGS) très présents dans les produits agroalimentaires.

Longtemps accusées de faire grossir, les graisses doivent aujourd’hui être réhabilitées, selon le magazine, même si l’excès de graisse est toujours néfaste pour la santé. On estime que les lipides doivent représenter entre 35 et 40 % de l’apport calorique journalier.

Il faut cependant privilégier les « bonnes graisses ». Les oméga 9 : huile d’olive (75%), de colza (60%), beurre (21%), viande de porc (4%) ou de boeuf (6 %). Les oméga 6 se trouvent dans les céréales (blé) et les huiles issues des graines (maïs, tournesol, soja, noix…). Ils se trouvent également dans les viandes à condition que les animaux aient été nourris avec ces céréales et ces graines. Les oméga 3 : poissons gras (saumon, thon, sardine, maquereau, hareng), huile de lin, et de colza.

Nous devrions dans le même temps diminuer nos apports en acides gras saturés (AGS). La limite est fixée à 25 g par jour. Ils sont surtout présents dans les produits d’origine animale (fromage, beurre, crème fraîche, viandes grasses…), mais aussi dans les huiles végétales présentes dans les viennoiseries, les pâtisseries, les barres chocolatées, les biscuits, les produits frits ou panés, ainsi que les plats cuisinés.

Parmi les ingrédients à traquer sur les étiquettes : l’huile de palme et de coco. Elles ne devraient pas représenter plus de 8 % des apports en AGS.

Les produits trop riches en AGS épinglés par « 60 millions de consommateurs » sont les suivants : Croc’sec nature, Cochonou (18 g/ 100g), Extra pépites, Kellogg’s (11g/ 100g), Fleuron de canard, mousse pur canard, Fleury Michon (21 g/ 100 g), Kinder Bueno, Ferrero (17.3 g/100 g), Caprice de Dieux (22g/ 100 g).

Pour réduire vos apports en mauvaises graisses et privilégier les oméga :

– Rééquilibrez les apports entre oméga 3 et oméga 6 en consommant de la viande (et produits dérivés) d’animaux nourris à l’herbe, au lin ou au colza.

– Mangez du poisson gras (saumon, maquereau…) une fois par semaine.

– Optez pour de l’huile de colza, de lin ou de caméline.

– Limitez vos apports en acides gras saturés.

– Surveillez la composition des produits comme la margarine, la pâte à tartine ou les biscuits apéritifs. Évitez ceux qui contiennent de l’huile de palme (50% d’AGS) et de coco (90% d’AGS).

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