Trail: « Courir en pleine nature stimule tous les sens »
Depuis la pandémie, beaucoup ont commencé le trail, une forme de course à pied sur minimum 80% de chemins forestiers et routes de campagne non asphaltées, qui traversent des cours d’eau et au dénivelé conséquent. Une bonne préparation est donc cruciale!
« Le coronavirus a clairement boosté la popularité des sports dans la nature, dont le trail« , commente Yanick Bos de la fédération flamande des sports de grimpe et de montagne (KBF asbl). « Le trail est un sport accessible, mais qui permet de dépasser ses limites », enchaîne Ward Geyskens, lui-même passionné de trail et fondateur de la Trailrunschool.be. « Accessible, parce que chacun le pratique à son rythme. En même temps, c’est aussi un vrai défi, car la plupart des circuits font au moins 20 km avec un dénivelé de 500 mètres minimum. Il peut vous pousser dans vos derniers retranchements physiques et psychologiques, même si cela dépend évidemment beaucoup des objectifs que vous vous fixez. »
Concentration permanente
La différence entre le trail et les autres sports de course? « Avant tout sa technicité et l’alternance constante de montées et de descentes, explique Ward Geyskens. La course en pleine nature exige en outre une concentration de tous les instants. Il faut être attentif à l’effort, au parcours, à la nature environnante, à son alimentation, à la météo… Cette vigilance constante force à être pleinement dans l’instant. »
Le trail stimule aussi tous les sens, comme il le raconte: « Quelles couleurs et odeurs allons-nous découvrir? Quel est le niveau des cours d’eau? Les sections plus exposées du parcours sont-elles enneigées? Le chrono n’a pas d’importance car les conditions varient ; cela apporte une sérénité qu’on n’a pas dans la course sur route ou sur piste, où on aura beaucoup plus rapidement tendance à faire la comparaison avec ses prestations antérieures. Dans le trail, on repart à chaque fois d’une page blanche. »
Faire travailler tous ses muscles
« La course nature fait travailler non seulement les muscles des jambes mais aussi ceux du tronc, à la recherche permanente de l’équilibre. Les terrains souples et changeants limitent l’impact sur les genoux, les hanches et les chevilles… mais mieux vaut se préparer, en particulier sur des parcours longs ou plus techniques. »
« Le risque de se surestimer existe, ajoute Yanick Bos. Une préparation insuffisante ou la conviction d’avoir la même condition physique qu’il y a 20 ans accroît le risque d’accident. Les chaussures adaptées sont importantes: sur terrain boueux, vous aurez surtout besoin d’accroche, alors qu’une semelle plate conviendra mieux aux terrains rocheux. Contrôlez aussi la météo et habillez-vous en conséquence: veste imperméable par temps de pluie, coupe-vent et vêtements en matière thermique pour une longue course dans le froid. Prévoyez un sac à dos ou un gilet de trail pour y ranger vêtements et nourriture. Classiquement, les gilets spéciaux comportent une poche à eau, une couverture de secours et un sifflet pour les situations d’urgence. »
À boire et à manger
Dans la nature ardennaise, vous ne risquez guère de rencontrer un supermarché. Prévoyez donc de quoi boire et manger, comme le recommande Yanick Bos. « Pour 3 heures de course, il vous faudra facilement 1,5 litre d’eau. En plus de votre GSM ou GPS (chargé!) avec navigation GPX, emmenez une carte papier, qui donne souvent un meilleur aperçu. Si vous courez seul(e), communiquez votre parcours à des connaissances, éventuellement avec un planning indiquant à peu près où vous devriez vous trouver à un moment donné. »
« Je recommande toujours aux débutants de courir à 2, voire à 4, pour éventuellement se séparer en deux groupes si les rythmes sont trop différents mais aussi de s’entraider si nécessaire. Consultez aussi le descriptif des parcours au préalable sur www.extratrail.com ou www.trailenfamenne.be. Souvent, des codes couleurs indiquent le degré de difficulté. Les débutants commenceront idéalement par des circuits balisés, et pourront ajouter éventuellement des boucles plus techniques ou plus exigeantes à mesure qu’ils gagnent en expérience. »
Attention en montagne!
« Si vous faites du trail à l’étranger, une assurance supplémentaire est recommandée, conseille Yanick Bos. En montagne, en particulier, elle peut être utile: un sauvetage par hélicoptère peut coûter plusieurs milliers d’euros. Notre fédération propose des assurances adaptées, mais aussi des formations pour courir sur terrain enneigé ou traverser une rivière sans se mettre en danger, savoir quels vêtements emmener pour les différentes conditions météo, etc. Les parcours de montagne comportent des côtes plus longues et plus escarpées qu’en Ardennes, et le temps peut changer très rapidement. Enregistrez toujours le numéro local des secours sur votre GSM… et souvenez-vous qu’une bonne préparation physique et pratique est essentielle! »
Un article de Thomas Detombe.
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