Près de neuf patients sur dix atteints du cancer du pancréas décèdent endéans les cinq ans
La Fondation contre le Cancer a rappelé mercredi la nécessité de financer la recherche contre le cancer du pancréas à l’occasion de la Journée mondiale consacrée le 18 novembre à cette forme particulièrement agressive de la maladie. À l’heure actuelle, près de neuf patients sur dix (87%) décèdent des suites de ce cancer endéans les cinq ans. Avec plus de 2.000 nouveaux cas par an, la fondation contre le Cancer estime que le cancer du pancréas pourrait d’ailleurs faire partie du top 3 des cancers les plus meurtriers en Belgique d’ici 2030.
Les symptômes de cette maladie ne sont pas spécifiques (fatigue, troubles digestifs, diabète, etc.) et il n’existe pas de méthode permettant un dépistage précoce. Son diagnostic est donc généralement trop tardif. Afin de trouver de nouveaux traitements pour contrer la maladie, la Fondation contre le Cancer a financé huit projets de recherche au cours de ces cinq dernières années, pour un montant total de près de deux millions d’euros. Deux de ces projets ont récemment annoncé des résultats prometteurs.
Le premier s’intéresse à l’oncogène ‘KRAS’, qui tient un rôle central dans le cancer du pancréas, mais également dans de nombreux autres types de cancers. Cette mutation se retrouve dans 20% des cancers, quelle que soit leur origine, et 95% des cancers du pancréas, explique Patrick Jacquemin, chercheur spécialisé en Sciences biochimiques et responsable du projet. L’oncogène KRAS a été découvert dans les années ’80. « Pourtant, à l’heure actuelle, nous n’arrivons toujours pas à le cibler par des traitements spécifiques », regrette M. Jacquemin. L’élaboration d’un médicament capable de bloquer l’activité de KRAS permettrait de « mieux soigner les cancers du pancréas », note le chercheur.
Le deuxième projet se penche sur la découverte, dans le pancréas de personnes en bonne santé, d’une cellule qui ressemble fortement à celles responsables des cancers du pancréas les plus agressifs. « Ces cellules sont plus abondantes chez les patients souffrant d’une inflammation chronique du pancréas, un facteur qui augmente les risques de cancer« , expose Ilse Rooman, professeure à la Vrije Universiteit Brussel (VUB) qui dirige l’équipe de scientifiques étrangers et belges (VUB et hôpital universitaire de Bruxelles UZ Brussel) travaillant sur cette recherche. La cellule retrouvée chez les porteurs sains « pourrait être à l’origine d’un sous-type spécifique de cancer du pancréas, ou du moins nous apprendre comment ce sous-type se développe », poursuit-elle. « Si cela se confirme, il pourrait s’agir d’une connaissance indispensable pour une meilleure détection et un meilleur traitement. »