Plus d’un Belge sur trois a des difficultés à comprendre les informations liées à sa santé
Une enquête coordonnée en Belgique par l’UCLouvain montre que les Belges ont particulièrement difficile à comprendre les informations liées à leur santé.
Plus d’un Belge sur trois (35%) éprouve des difficultés à obtenir, comprendre et utiliser les informations liées à sa santé. C’est ce qui ressort ce lundi d’une enquête menée dans 17 pays européens et coordonnée en Belgique par l’UCLouvain. Ils sont également 10% à considérer que leurs compétences en matière de santé sont insuffisantes.
Les résultats de cette enquête montrent également que les Belges occupent le bas du classement. Ils sont en effet, après les Allemands, ceux qui ressentent le plus de difficultés parmi les pays sondés. En revanche, les répondants belges comprennent relativement bien les informations émanant du personnel soignant et rencontrent moins de problèmes pour trouver de l’information sur un style de vie sain.
Information des médias
Le principal point négatif se situe au niveau des informations données par les médias. Les Belges interrogés considèrent en effet qu’il est difficile d’utiliser les informations émanant des médias pour savoir comment se protéger contre des maladies. Ils rencontrent également des difficultés pour comparer les avantages et inconvénients de différents traitements médicaux. « En matière de santé, il n’y a pas un manque d’information, au contraire, il y en a trop« , explique Stephan Van den Broucke, chercheur à l’UCLouvain ayant coordonné le volet belge de l’enquête. « Le véritable défi n’est donc pas de trouver l’information mais bien de tracer son chemin dans une montagne d’informations, parfois fausses, parfois floues, et de parvenir à faire le tri. »
Education à la santé
Menée à partir de 2019, cette enquête a questionné 1.000 participants belges âgés de 18 ans et plus sur leurs compétences en santé, pour comprendre la capacité qu’a un citoyen d’obtenir, de comprendre, d’évaluer et d’appliquer des informations sur sa santé. Cette étude a pour vocation de devenir répétitive afin d’évaluer l’évolution de la situation.
Afin d’améliorer les résultats, il faudra « continuer à éduquer à la santé, en insistant notamment auprès des personnes vulnérables, comme les migrants ou les personnes âgées », avance Stephan Van den Broucke. Au sein des universités, il sera nécessaire d' »apprendre au personnel soignant à utiliser un langage plus simple, sans jargon ». Le professeur estime enfin que les organisations de santé (hôpitaux, institutions, mutualités?) devront développer des politiques et des outils qui faciliteront la transmission, la compréhension et l’utilisation des informations en matière de santé.
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