Les heures de sommeil avant minuit comptent-elles vraiment double?
À en croire la sagesse populaire, il est important de se coucher tôt, car les heures de sommeil avant minuit comptent double. S’agit-il d’une idée reçue ou pas ? Le quotidien De Standaard fait le point.
Spécialiste en sommeil à la Faculté médicale de la Charité à Berlin, Erik Bes estime que cette sagesse populaire n’est pas dénuée de vérité. « La première moitié de notre repos nocturne contient plus de sommeil profond. Les experts appellent ça le sommeil delta du nom des grandes ondes lentes qui apparaissent à l’ECG au repos. Plus le sommeil est profond, plus on produit d’ondes delta. C’est un sommeil réparateur qui fait partie du sommeil non paradoxal. »
Pneumologue et coordinateur médical du centre de sommeil à l’hôpital universitaire d’Anvers, Johan Verbraecken partage cet avis. « C’est une sagesse populaire largement répandue qui comptait bel et bien dans le passé, avant l’apparition de la lumière artificielle. Autrefois, les gens vivaient beaucoup plus selon le cycle de la lumière et de l’obscurité et se couchaient généralement avant minuit. Les premières heures de sommeil tombaient donc avant minuit, et ce sont ces premières heures de sommeil qui sont les plus importantes au vu de la qualité, car c’est alors qu’a lieu le sommeil profond. Cependant, comme les enfants et les jeunes adultes connaissent également un sommeil profond plus tard dans la nuit, la sagesse populaire n’est pas tout à fait exacte. Se coucher tard occasionnellement peut provoquer un sentiment de fatigue la journée : en se couchant à l’heure (à l’époque avant minuit), on concluait que ces heures comptaient double. »
Comme le rappelle De Standaard, le sommeil se découpe en cycles de 90 minutes de sommeil léger, de sommeil profond et de sommeil paradoxal, dont la répartition est liée à l’âge. « Le sommeil d’un bébé se compose pour moitié de sommeil paradoxal. Les nouveau-nés dorment souvent d’un sommeil profond. En prenant de l’âge, le sommeil profond diminue ou disparaît de la seconde moitié de la nuit. Jusqu’à 18 ans, un quart de la nuit se compose de sommeil profond. À cinquante ans, celui-ci est réduit à 15%. Et les personnes très âgées n’ont pratiquement plus de sommeil profond. »
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