© Ivan PISARENKO / AFP

Les enfants paient le prix fort de la crise sanitaire

Un an après le début de la pandémie de Covid-19, les dernières données disponibles de l’Unicef font apparaître une nouvelle réalité, « dégradée et dévastatrice », pour les enfants du monde, fait savoir jeudi le Fonds des Nations Unies pour l’enfance.

« Le nombre d’enfants affamés, isolés, maltraités, anxieux, vivant dans la pauvreté ou contraintes au mariage a augmenté. Parallèlement, leur accès à l’éducation, aux possibilités de socialisation et à des services essentiels tels que la santé, l’alimentation et la protection a diminué », déclare Henrietta Fore, directrice générale de l’Unicef. « Tout indique que les enfants subiront les séquelles de la pandémie pendant des années« , ajoute-t-elle.

Dans les pays en développement, la pauvreté des enfants devrait, selon l’Unicef, augmenter d’environ 15%. D’après ses projections, 140 millions d’enfants supplémentaires vivront sous le seuil de pauvreté dans ces pays.

Concernant l’éducation et l’enseignement, l’Unicef souligne que pour plus de 168 millions d’élèves dans le monde, les écoles sont fermées depuis près d’un an. Deux tiers des pays dont les écoles sont complètement ou partiellement closes se trouvent en Amérique latine et dans les Caraïbes. Au moins un élève sur trois n’a pas pu accéder à l’enseignement à distance pendant la fermeture de son école, précise encore l’Unicef dans sa communication.

Parmi les principaux constats soulevés par l’Unicef, on retrouve la malnutrition. « En novembre 2020, le nombre d’enfants de moins de cinq ans atteints d’émaciation ou de malnutrition aiguë pourrait avoir augmenté de 6 ou 7 millions depuis le début de l’année, pour atteindre près de 54 millions d’enfants amaigris, soit une hausse de 14% qui pourrait se traduire par 10.000 décès d’enfants supplémentaires par mois, ayant lieu pour la plupart en Afrique subsaharienne et en Asie du Sud. »

L’Unicef attire également l’attention sur le fait qu’environ 3 milliards de personnes dans le monde n’ont pas chez elles d’installations sanitaires de base leur permettant de se laver les mains à l’eau et au savon. Dans les pays les moins avancés, les trois quarts des habitants, plus des deux tiers des écoles et un quart des établissements de santé ne disposent pas des services d’hygiène de base nécessaires à la réduction de la transmission du Covid-19. En moyenne, précise encore l’Unicef, 700 enfants de moins de cinq ans meurent chaque jour de maladies dues au manque d’eau, d’assainissement et d’hygiène.

« Les enfants doivent être au coeur des efforts de redressement« , conclut Henrietta Fore. « Cela signifie qu’il faut donner la priorité aux écoles dans les plans de réouverture, fournir une protection sociale – y compris des transferts monétaires – aux familles et faire bénéficier les enfants les plus vulnérables de services essentiels. »

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