Les additifs alimentaires: quels sont leurs effets sur la santé?
Les additifs alimentaires sont des produits ajoutés aux denrées alimentaires commerciales destinées à l’alimentation humaine ou animale. Les additifs sont utilisés pour modifier la conservation, la couleur, la texture ou l’aspect visuel d’un aliment. Pour résumer, ils servent à rendre la nourriture plus attractive et font en sorte de la conserver plus longtemps.
Les additifs sont présents dans énormément de produits tels que les biscuits, les conserves, les plats préparés, les boissons, les confiseries, la charcuterie et parfois même dans les produits cosmétiques. En général, plus l’aliment est transformé ou préparé, plus il contiendra d’additifs. Pour savoir si les aliments/produits que vous achetez contiennent des additifs, vous pourrez identifier ces derniers sur l’étiquette via l’indication « E » suivie de plusieurs chiffres.
Les principaux additifs sont les colorants (pour optimiser l’attractivité des aliments), les conservateurs (pour une durée de conservation plus longue), les antioxygènes, les émulsifiants (pour que le mélange d’huile et d’eau soit homogène), les gélifiants, les épaississants (pour rendre la texture moins liquide), les exhausteurs de goût et les édulcorants, qui apportent un goût sucré à l’aliment sans devoir utiliser du sucre classique.
Plus de 320 additifs sont autorisés en Europe. Si certains sont inoffensifs, d’autres sont soupçonnés d’être cancérigènes. Selon le Règlement européen sur les additifs, l’emploi de ces substances est autorisé s’il ne pose aucun problème pour la santé des consommateurs, si son utilisation est suffisamment nécessaire et si l’emploi d’additifs n’induit pas le consommateur en erreur. Cependant, il existe quelques règles: il est interdit d’ajouter des additifs dans certains aliments comme le beurre, le miel, le café, les pâtes, le lait ou les oeufs. Certains produits traditionnels (comme le confit de canard) sont aussi restreints au niveau de l’utilisation de ces produits. Et pour finir, il est strictement prohibé d’ajouter des additifs dans les aliments destinés aux nourrissons et aux enfants en bas âge.
Une étude sur l’utilisation des additifs alimentaires menée par l’Observatoire de l’alimentation en collaboration avec l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation et l’Institut national de la recherche agronomique a analysé plus de 30 000 produits collectés sur le marché français entre 2008 et 2016. L’étude s’est étalée sur plus de 30 catégories d’aliments différents. Seul point faible: les confiseries n’ont pas été étudiées, or cette catégorie a énormément recours aux additifs.
Les résultats de l’étude ont montré une baisse de l’emploi des additifs qui sont habituellement les plus utilisés. « Le nombre d’aliments sans additifs est en augmentation, passant de 13,7% à 18,3% des produits depuis le début des années 2010 », a souligné l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation. Mais les additifs restent quand même très présents dans les aliments que nous consommons. Durant l’étude, 78% des produits analysés comptaient au moins un additif parmi leurs ingrédients et 53% des produits en comptaient trois.
Selon l’étude, les trois additifs les plus utilisés sont l’acide citrique (E330), présents dans 23% des produits afin de réguler l’acidité, les amidons modifiés, mentionnés dans 22% des produits en guise d’épaississant et les émulsifiants (E322) présents dans 17% des produits.
Il est parfois difficile de connaître les additifs nous pouvons consommer en toute sécurité ainsi que ceux qu’il serait préférable d’éviter. Selon le livre Le bon choix au supermarché, il y aurait 47 additifs alimentaires à proscrire de notre alimentation, due à leurs effets néfastes pour la santé. En voici déjà six, fortement présents dans nos aliments, afin que vous puissiez vous faire une idée.
E171: le dioxyde de titane
Le dioxyde de titane est un colorant blanc utilisé dans les pâtisseries, bonbons, médicaments et dentifrices. Selon une étude menée par l’INRA, cet additif présenterait un danger pour les rats de laboratoires sur lesquels il a été testé. En effet, les rats développeraient des lésions précancéreuses. Aucun test n’a encore été établi chez l’homme, mais il est recommandé de rester vigilant.
E950: l’acésulfame-K
L’acésulfame-K est un édulcorant présent dans les boissons, confiseries et aliments allégés. Il serait en réalité 200 fois plus sucré que le sucre classique. Il n’a pas été prouvé officiellement que cet additif est toxique, mais il est préférable de ne pas trop en consommer, surtout pour les femmes enceintes.
E124: le rouge cochenille
Ce colorant rouge est présent dans le chorizo, les pâtisseries, les sirops et d’autres aliments. Des chercheurs ont montré que le rouge cochenille pouvait créer des dommages sur l’ADN des rats, ce qui prouve qu’il est conseillé, dans la mesure du possible, d’éviter d’en consommer.
E249 à E251: les nitrites
Les nitrites sont des conservateurs principalement présents dans la charcuterie et les viandes. Ils servent de sel, d’antioxydant, de conservateur, d’aromatisant et de colorant à la viande, ce qui donne par exemple la couleur rosée au jambon.
Depuis 2006, l’OMS a classé les nitrites comme agents probablement cancérigènes, de quoi redoubler de prudence.
E214 à E219: les parabènes
Les parabènes sont présents dans la charcuterie, les pâtes à tartes, les biscuits et les cosmétiques. Ces conservateurs sont associés, par plusieurs chercheurs, au cancer du sein. Les études à ce propos restent contrastées, mais certains scientifiques affirment que les parabènes agiraient comme des oestrogènes sur le corps.
E620 à E625: le glutamate monosodique
Le glutamate monosodique, appelé aussi glutamate de sodium, GMS, arôme ou extrait de levure, est un exhausteur de gout présent dans les chips, les soupes industrielles et dans de nombreux plats préparés. Il est très présent dans notre alimentation. Certains scientifiques disent qu’il est inoffensif, mais d’autres le considèrent comme un poison alimentaire et affirment qu’il présente de graves risques au niveau du développement cérébral. En effet, il jouerait un rôle dans les maladies neuro-dégénératives et serait un dérégulateur hormonal.
Même si des améliorations sur la présence d’additifs dans les produits que nous consommons ont pu être observées, ceux-ci restent très présents dans notre alimentation. Il est donc préférable de déchiffrer les étiquettes des produits que vous achetez afin d’en consommer le moins possible.
Auteure: Margaux Glamocic
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