Le manque de nature nous fait souffrir
Le NDD, Nature Deficit Disorder ou encore trouble du manque de nature, n’est pas encore officiellement reconnu, mais son effet ne peut être sous-estimé. Surtout sur les enfants.
Le syndrome du manque de nature refait régulièrement surface à cette période de l’année. Les plus jeunes peuvent même en souffrir tout au long de l’année. Ce syndrome regroupe différents symptômes qui sont liés au fait que dans notre quotidien on ne soit plus en contact avec la nature. En restant toujours assis à l’intérieur sous une lumière artificielle un manque inconscient se crée. Il peut entraîner des douleurs psychiques et physiques.
Lorsqu’on souffre d’un « manque de nature » on peut avoir des angoisses, des troubles de l’attention, une dépression et même devenir obèse. Le terme est apparu pour la première fois en 2005 dans le livre Last Child in the Woods de Richard Louv. Selon cet auteur, nous passons de plus en plus de temps à l’intérieur, surtout les enfants. Cela nous éloigne de la nature et nous rend plus sensibles aux émotions négatives.
Tout cela est une des conséquences de notre mode de vie actuel, dit le professeur Ross Cameron de l’université de Sheffield à la BBC. « Nous avons tellement changé notre façon de vivre avec l’avènement des technologies modernes que nous n’accordons plus tellement d’importance au monde qui nous entoure ». « Nous apprenons plus de choses sur la nature à travers des documentaires qu’en se promenant dans les bois », dit encore David Attenborough.
Un safari en Namibie
Selon Cameron une telle déficience d’interaction avec la nature, alors que chipoter dans un jardin serait déjà suffisant, entraîne des problèmes de santé. En tant qu’être biologique nous nous sommes physiologiquement adaptés à notre environnement pour survivre, mais aussi jouer, courir ou encore chasser. Ou autrement dit pour être actifs. Mais en réalité nous passons notre vie assis et à l’intérieur.
Cela ne veut pas dire pour autant que l’on doit tous faire des safaris dans une réserve naturelle en Namibie. De simples interactions sont suffisantes. Une promenade dans un parc ou dans les bois peut déjà suffire à remonter le moral. Au plus longtemps on reste dans la nature, au plus on profitera de ses bienfaits.
La science se penche de plus en plus sur ce trouble. Une étude parue dans le magazine Proceedings of the National Academy of Sciences montre que se promener dans la nature baisse de façon significative les pensées négatives. Par ailleurs il existe un lien de corrélation entre une sédentarité de plus en plus importante et l’augmentation du nombre de dépression et de maladies mentales.
Les scientifiques trouvent pourtant qu’il n’est pas nécessaire de trouver une solution médicalisée à ce trouble. Cela fait partie de notre mode de vie et croire que cela peut se régler avec une pilule ne réglera en rien le problème, selon les experts.
Il est donc grand temps de sortir et de humer une grande dose de vitamine N.
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