La balance risque/bénéfice pèse « largement » en faveur du vaccin d’AstraZeneca (OMS)
La balance risque/bénéfice continue à peser « largement » en faveur de l’utilisation du vaccin anti-Covid d’AstraZeneca, a affirmé mardi un responsable de l’Organisation mondiale de la santé.
Expliquant que des experts étaient réunis cette semaine pour débattre d’un possible lien entre ce vaccin et certains types rares de thromboses, Rogerio Pinto de Sa Gaspar, directeur de l’OMS chargé de la régulation, a insisté sur le fait qu’en l’état actuel des connaissances, la balance risque/bénéfice « reste très largement positive ».
« Ces avantages sont vraiment très importants en termes de réduction de la mortalité parmi les populations qui sont vaccinées », a-t-il souligné lors d’un point de presse de l’OMS consacrée à la journée mondiale de la santé, estimant que les experts comme les médias avaient « trop » tendance à mettre l’accent sur les seuls risques. « Il nous faut rétablir l’équilibre (de notre message) avec les bénéfices qu’apporte le vaccin« , a-t-il insisté.
Plus tôt dans la journée, un responsable de l’EMA a évoqué l’existence d’un « lien » entre le vaccin AstraZeneca et les cas de thrombose observés après son administration, dans une interview au quotidien italien Il Messaggero publiée mardi. Dans la foulée l’agence de l’UE avait publié une mise au point. Le comité de sécurité de l’EMA « n’a pas encore abouti à une conclusion et l’examen est actuellement en cours », a déclaré dans un communiqué à l’AFP l’agence basée à Amsterdam. « Nous communiquerons et organiserons un point presse dès que l’examen sera finalisé », a ajouté le régulateur européen, précisant qu’une annonce est pour le moment attendue mercredi ou jeudi, a l’issue de la réunion du comité évoqué par le docteur Pinto de Sa Gaspar.
Depuis plusieurs semaines des suspicions sont apparues sur de possibles effets secondaires graves, mais rares, après l’observation chez des personnes vaccinées avec AstraZeneca de cas de thromboses atypiques. Des dizaines de cas ont été recensés, dont plusieurs se sont soldés par un décès.
Au Royaume-Uni, il y a eu 30 cas et sept décès sur un total de 18,1 millions de doses administrées au 24 mars. Par précaution, plusieurs pays ont décidé de ne plus administrer ce vaccin en dessous d’un certain âge, comme la France, l’Allemagne et le Canada. La Norvège et le Danemark ont carrément suspendu son utilisation pour l’instant. De son côté, AstraZeneca a assuré en mars qu’il n’y avait « aucune preuve de risque aggravé », et assuré samedi que « la sécurité des patients » constituait sa « principale priorité ».