L’arsenal élargi des traitements anti-Covid
L’Union s’est donné pour objectif d’autoriser jusqu’à cinq nouveaux traitements d’ici à la fin de l’année.
Le 11 novembre, l’Agence européenne des médicaments (EMA) a approuvé la mise sur le marché en Europe de deux traitements contre la Covid-19: le Ronapreve, conçu par la firme américaine Regeneron et commercialisé par Roche, et le Regdanvimab (ou Regkirona), de la société sud-coréenne Celltrion. Il s’agit des premiers médicaments à base d’anticorps monoclonaux à recevoir un avis positif de l’EMA. D’ici à fin 2021, l’Union aimerait en autoriser jusqu’à cinq nouveaux.
En Belgique, les hôpitaux ont déjà accès à la thérapie par anticorps monoclonaux conçue par Regeneron. Le traitement est administré aux patients à risque ou qui présentent des comorbidités. « Efficace, oui, c’est clair, ça l’est. Mais il s’agit, dans la réalité, d’un traitement administré très tôt, lorsque les patients sont encore peu symptomatiques, expose Christelle Meuris, infectiologue au CHU de Liège et membre du Gems. On leur infuse dans le but d’éviter une forme sévère. Actuellement, aucun des patients ayant reçu ce traitement n’en a développé. Mais est-ce dû à ce médicament, à la vaccination ou à autre chose? Par ailleurs, comme il est administré précocement, il est nécessaire que le bénéficiaire soit testé dès l’apparition des symptômes ou s’il a eu un contact à risque et qu’il est susceptible de développer une forme grave. D’autant qu’actuellement, une personne sur cinq qui ressent les symptômes est effectivement positive. Enfin, ce sont des anticorps monoclonaux ; les stocks sont limités et il faut les administrer à l’hôpital. C’est une logistique lourde. »
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De nouveaux vaccins viendront aussi muscler l’arsenal anti-Covid dans les prochains mois: la Commission européenne vient d’approuver un contrat avec l’entreprise franco-autrichienne Valneva pour qu’elle produise, au cours des deux prochaines années, soixante millions de doses de VLA2001, son candidat vaccin à virus inactivé. Deux autres vaccins entrent aussi dans la course: celui produit par la firme américaine Novavax (le Covovax, déjà administré en Indonésie) et celui que prépare le tandem Sanofi/GSK. Contrairement à ce qu’ont élaboré Pfizer et Moderna, ces vaccins « sous-unitaires » s’appuient sur une technologie différente des vaccins à ARN. Ils ne contiennent pas de virus inactivé mais utilisent la protéine spike présente dans le Sars-CoV2 comme un antigène pour déclencher une réaction immunitaire. Les résultats de la phase 3 pour le vaccin de Sanofi sont attendus avant la fin de l’année.
C’est une certitude aujourd’hui: les vaccins administrés contre la Covid-19 sont moins efficaces avec le temps. Un accord de principe pris entre les différents ministres de la Santé prévoit donc l’administration d’un « boost », soit une deuxième ou une troisième dose selon le type de vaccin. Les modalités d’injection de cette troisième piqûre ne seront discutées que fin novembre et un calendrier définissant les groupes prioritaires sera établi. Reste à voir si le CST sera toujours valable si la personne qui le présente en est restée à deux doses… D’ailleurs, celle-ci s’avère-t-elle réellement nécessaire pour chaque personne vaccinée? « Il n’est pas possible de mener une politique vaccinale adaptée à chacun. Il faut suivre la stratégie décidée puisqu’on ne connaît pas encore le schéma de vaccination idéal, rappelle Christelle Meuris. Il faut aussi accepter qu’on est face à une nouvelle maladie. Des études ont été menées en double aveugle mais les vaccins ont été mis à disposition dès qu’ils ont montré leur efficacité en deux doses, sans avoir la certitude que le schéma complet serait celui-là. »
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