L’anticorps d’un survivant d’Ebola, clé d’un futur vaccin
Des chercheurs ont identifié un anticorps capable de neutraliser les trois souches du virus Ebola touchant l’homme, une découverte importante dans la quête d’un vaccin universel contre cette maladie très souvent mortelle, selon une étude publiée lundi.
Cet anticorps a été trouvé chez un survivant de la plus grave épidémie d’Ebola à ce jour, qui a fait plus de 11.000 morts en Afrique de l’Ouest entre 2013 et 2016.
A l’occasion de cette épidémie, un vaccin expérimental a été développé. Un essai de grande ampleur conduit par l’OMS en Guinée en 2015 a montré qu’il était très protecteur, mais seulement contre l’une des souches du virus.
Ce même vaccin est actuellement utilisé dans une campagne de vaccination ciblée en République démocratique du Congo (RDC), pays touché par une nouvelle épidémie qui a déjà fait au moins 500 morts.
L’anticorps découvert par des chercheurs américains pourrait permettre d’aller plus loin en développant un vaccin efficace contre les trois souches de virus Ebola qui touchent l’être humain (deux autres souches ne transmettent la maladie qu’aux primates non humains), explique un article paru dans la revue Nature Structural and Molecular Biology.
Selon Kartik Chandran, professeur d’immunologie à l’Albert Einstein College of Medicine à New York, son équipe est parvenue à identifier « le talon d’Achille » du virus.
En analysant cet anticorps, déjà connu pour neutraliser deux souches d’Ebola, les chercheurs sont parvenus à montrer qu’il pouvait contourner les défenses de la troisième souche du virus.
« La structure moléculaire révèle que l’anticorps arrive à atteindre une poche cachée, encastrée » du virus, a expliqué à l’AFP Erica Ollmann Saphire, du La Jolla Institute for Immunology, en Californie.
En utilisant cette stratégie, qui déjoue les leurres mis en place par le virus, « l’anticorps peut viser efficacement une cible qui est commune à toutes les variétés de virus Ebola », a-t-elle ajouté.
Le virus d’Ebola se transmet par le moindre contact avec les fluides corporels des personnes malades ou récemment décédées. Responsable de fortes fièvres et d’hémorragies, il est mortel dans 30% à 90% des cas selon les épidémies et le type de virus.
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