Est-il vraiment possible de s’amuser au bureau ?
Pour contrer l’épuisement professionnel, le bien-être de travailleurs est au centre de toutes les préoccupations des responsables des ressources humaines. Une nouvelle forme de management se développe: la « ludification » ou « gamification ». L’idée qu’on peut aussi s’amuser ou bureau malgré la pression. Mais est-ce vraiment bénéfique ?
Table de billard chez Foursquare, toboggan chez Google, salle de jeux et de repos chez Apple, mur du bonheur où coller des photos déjantées des équipes, organisation de petits déjeuners conviviaux ou de team building pour ressouder les liens, nomination d’un « Chief happiness manager », dans d’autres start-ups,…les initiatives sont multiples et variées pour rendre la vie en entreprise plus agréable alors que la pression ne fait que s’accroître dans certains départements.
S’aérer l’esprit, faire des pauses permet en effet d’être plus créatif pour un objectif qui n’a rien d’altruiste : il cible un employé plus performant. Car ce sont évidemment les responsables des ressources humaines qui mettent en place ce genre d’initiatives afin de faire oublier à leurs employés la difficulté et le stress du travail. Dans certains cas, la frontière entre le travail et le jeu peut alors devenir très poreuse, voire inexistante. Résultat : les employés travaillent plus dans une ambiance plus agréable, ce qui crée de l’émulation entre eux.
Mais la « ludification » n’a pas des avantages que pour l’employeur. Quand une activité implique, par exemple, que le travailleur pratique une activité physique, elle peut améliorer sa santé, et dans le même temps, lui donner une bouffée d’air pour stimuler sa créativité et lui redonner la motivation.
La sociologue Danièle Linhart explique au HuffPost que ces effets bénéfiques sont pourtant ressentis sur le court terme : « Quand on produit un changement de la sorte ils ont l’impression qu’on s’occupe d’eux et ça c’est l’effet ‘Hawthorne’. Des enquêtes réalisées chez des employés américains ont montré que dès qu’on modifiait quelque chose chez les ouvrières, elles étaient contentes. Car, ce qui importait, c’était moins le contenu du changement que le fait d’avoir le sentiment que des gens réfléchissaient à une façon de leur rendre le travail plus supportable. Cela augmente leur niveau de satisfaction pendant une courte période. Ensuite les gens replongent dans les mêmes difficultés, le même stress, le même effort pour essayer de tenir les objectifs, etc. »
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