Coronavirus: AstraZeneca suspend les essais cliniques de son vaccin après « l’apparition d’une maladie potentiellement inexpliquée »
L’entreprise pharmaceutique britannico-suédoise AstraZeneca a annoncé mardi suspendre ses essais cliniques pour un vaccin contre le coronavirus menés avec l’Université d’Oxford.
Cette décision survient après le développement d’un malaise non expliqué par un des volontaires à la vaccination, rapportent plusieurs médias anglo-saxons. Il s’agit d’une procédure standard dans les tests de vaccins pour s’assurer que les versions expérimentales ne causent pas de réactions graves parmi les volontaires.
« Dans le cadre des essais cliniques randomisés mondiaux du vaccin contre le coronavirus de l’université d’Oxford, notre processus d’évaluation normal a été déclenché et nous avons volontairement fait une pause dans les vaccinations pour permettre une évaluation de sécurité par un comité indépendant », a déclaré la société, partenaire industriel d’Oxford, dans un communiqué.
« Il s’agit d’une mesure de routine qui est entreprise à chaque fois qu’une maladie potentiellement inexpliquée est détectée lors d’un essai clinique, durant son investigation, afin de garantir l’intégrité des tests », poursuit la déclaration citée par le média américain CNN.
« Dans de larges essais cliniques, des maladies surviennent par hasard mais doivent être évaluées indépendamment pour les vérifier avec prudence », a aussi commenté un porte-parole de l’Université d’Oxford à la BBC. Un porte-parole de la société AstraZeneca a précisé à CNN que le participant aux tests de vaccination et concerné par cette réaction inexpliquée est basé au Royaume-Uni mais que néanmoins tous les essais menés à travers le monde seraient dès lors suspendus, une information aussi relayée par la BBC.
Les essais cliniques sont menés aux USA, au Royaume-Uni, au Brésil et en Afrique du Sud, et doivent être menés auprès de 50.000 participants. C’est la première suspension connue d’un essai clinique concernant un vaccin expérimental contre le Covid-19. Un peu plus tôt mardi, neuf patrons de sociétés développant des vaccins contre le Covid-19, dont AstraZeneca, ont signé un engagement commun à respecter la plus haute rigueur scientifique dans le développement d’un vaccin.
Une réaction sérieuse qui doit être examinée
Le vaccin d’AstraZeneca est aussi le fruit d’un partenariat avec la société française Novasep, qui produit en Belgique, à Seneffe, des vecteurs viraux. Un des éléments cruciaux de ce futur vaccin est donc produit en Belgique. Le laboratoire a déjà pré-vendu des centaines de millions de doses à de multiples pays, au cas où son vaccin prouverait son efficacité. La Commission européenne a par exemple déjà signé un premier contrat avec l’entreprise AstraZeneca pour l’achat de 300 millions de doses de vaccin pour lutter contre le nouveau coronavirus.
La Belgique s’est associée à ce projet, destiné aux Etats membres de l’UE ou à des pays tiers sous forme de dons. Si la Commission donne son feu vert au vaccin, le royaume en recevra 7,5 millions de doses, pour deux administrations à 3,75 millions de personnes.
L’Australie avait aussi annoncé lundi avoir forgé un accord avec la même société pharmaceutique pour une administration gratuite dès le début de l’année 2021. Le chef national médical adjoint Nick Coatsworth a réagi mardi dans les médias australiens assurant que la pause dans l’essai clinique ne signifiait en aucun cas « que ce vaccin est mort juste à cause d’une réaction indésirable ». « Mais c’est une réaction sérieuse qui doit être examinée« , a-t-il souligné.
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