Bière plutôt que whisky ? Le vin rouge bon pour la santé ? Cinq idées reçues sur l’alcool
Au fond, que sait-on vraiment à propos de la boisson ? Nos idées reçues surpassent parfois les constats scientifiques… Démêler le faux du vrai : telle est l’ambition de l’ouvrage L’alcool en questions, signé par plusieurs chercheurs de l’université de Liège.
1. Est-on alcoolique au-delà de trois verres par jour ?
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande de ne pas dépasser les trois verres par jour pour les hommes (deux pour les femmes). Ni d’en boire plus de quatre lors d’une même occasion. Ceux qui se retrouvent dans cette description, ou qui la dépassent, mettent en danger leur santé. Futurs alcooliques ? Pas forcément. Mais une consommation quotidienne entraîne en tout cas plus de chances de le devenir. La dépendance a cette particularité de s’installer progressivement, bien qu’elle soit aussi influencée par des facteurs comme la génétique ou l’âge (plus on commence à boire jeune, plus ça risque ensuite de dégénérer).
2. Un petit verre, c’est bon pour la santé ?
Depuis toujours, on se rassure : le vin rouge, c’est bon pour le coeur ! Mais en réalité, les études scientifiques n’ont pas tranché. Plusieurs d’entre elles constatent des effets positifs associés à la consommation (modérée). Mais pas uniquement de vin rouge : le blanc et la bière sont aussi concernés. Et il n’est pas certain que vins et bières soient les vrais responsables, les bienfaits pourraient venir d’autres substances qu’ils contiennent (antioxydants…). Une chose est par contre certaine : les bénéfices disparaissent avec l’abus. Et celui qui n’a jamais bu n’a aucune raison sanitaire de s’y mettre.
3. Mieux vaut une bière qu’un whisky ?
La réglementation en matière d’achat le laisse penser. A 16 ans, on peut s’offrir une chope, mais il faudra attendre 18 ans pour les spiritueux. Cette distinction n’a toutefois aucun fondement scientifique. Certes, la teneur en alcool est différente, mais ingurgiter 25 centilitres de bière à 5°, 10 cl de vin à 12° ou 3 cl de whisky à 40° livrera le même résultat : 10 grammes dans l’organisme. Aucune étude n’a non plus prouvé que les alcools forts soient plus toxiques que les autres. Boire trop peut entraîner des cancers, peu importe ce qu’il y a dans le verre…
4. Un peu d’exercice pour éliminer ?
En cas de cuite, rien ne vous empêche de vous dépenser… Mais pour que cela entraîne réellement un effet (de toute façon limité), l’effort physique devra être long et intense. Ce qui n’est pas toujours aisé, quand on est ivre. De même, boire du café n’atténue en rien les effets de l’alcool. Les boissons énergisantes, hautement dosées en caféine, peuvent même dangereusement les accentuer.
5. Une substance aphrodisiaque ?
Au bout de quelques verres, l’alcool peut donner le sentiment d’être le roi ou la reine de la drague. Et plus si affinités. Rien de plus trompeur. Si effet aphrodisiaque il y a, il est uniquement psychologique et dû à l’action désinhibante de l’éthanol sur le cerveau. Si la soirée a été un peu trop arrosée, l’engourdissement et l’anesthésie prennent le pas. Ce qui émousse le désir sexuel chez les hommes, mais ce qui complique (voire anéantit) les chances de physiquement le concrétiser…
L’alcool en questions, sous la direction de Vincent Seutin, Jacqueline Scuvée-Moreau et Étienne Quertement, éd. Mardaga, 221p.
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