Malgré une opposition politique de dernière minute, la réforme des rythmes scolaires devrait être votée ce mercredi
Ce mercredi 30 mars, le Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles s’apprête à voter définitivement, la réforme des rythmes scolaires. Malgré de longues négociations, la projet de décret fait encore l’objet de vives critiques, provenant de l’opposition, mais aussi de la majorité parlementaire elle-même. Le Vif fait le point.
Ce mercredi 30 mars 2022, le Parlement de la Communauté française s’apprête à voter définitivement la réforme des rythmes scolaires. Cette dernière, discutée depuis 30 ans, devrait bouleverser le calendrier des écoliers francophones de Bruxelles et de la Wallonie.
Au menu : vacances de Toussaint et de Carnaval rallongées (d’une semaine), congés de printemps décalés (de 14 jours), vacances d’été raccourcies. La prochaine rentrée sera donc avancée au lundi 29 août (le dernier du mois), et l’année scolaire prendra fin une semaine plus tard que d’habitude, le samedi 8 juillet 2023.
L’objectif de ce décret est que le calendrier des écoles colle davantage avec les rythmes chrono-biologiques des enfants. Alterner sept semaines de cours (six au minimum, huit au maximum) avec deux semaines de vacances permettrait d’améliorer les capacités d’apprentissage des écoliers et de lutter contre les inégalités sociales.
Cette réforme concerne tant les écoliers de l’enseignement obligatoire, que ceux de l’enseignement secondaire artistique à horaire réduit (ESHAR) et de l’enseignement de promotion sociale. Les calendriers scolaires des Communautés flamande et germanophone restent, eux, inchangés, tout comme celui de l’enseignement supérieur d’ailleurs.
Un décalage entre Communautés
Le ministre flamand de l’Enseignement, Ben Weyts, n’a en effet pour le moment nullement l’intention d’aligner les congés scolaires des élèves flamands à ceux des écoliers de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Fin mars, le syndicat flamand de l’enseignement COC chrétien avait sondé 5 300 de ses membres, et 78% d’entre eux ont répondu être défavorables au raccourcissement des vacances d’été, craignant de ne pas avoir assez de temps pour se reposer et de subir une augmentation de leur charge de travail, révèle De Morgen.
Hormis les vacances de Noël, le reste des vacances scolaires ne sera plus donc plus systématiquement synchronisé entre les Communautés. Mettant ainsi dans l’embarras certains parents, ayant des enfants scolarisés dans les deux Communautés ou alors étant eux-mêmes enseignants dans une autre Communauté que celle de leur progéniture.
Les élèves des six communes à facilités de la périphérie bruxelloise (Wemmel, Wezembeek-Oppem, Kraainem, Rhode-Saint-Genèse, Drogenbos et Linkebeek) seraient particulièrement concernés. Selon l’Institut bruxellois de statistiques et d’analyses (IBSA), en 2019, près de 3 000 enfants de ces six communes étaient scolarisés dans des établissements secondaires de la Région Bruxelles-Capitale. 800 étudiants du secondaire, en provenance de ces communes, étudiaient également en Wallonie.
« Le groupe MR soutient la réforme »
Face aux critiques de plus en plus pressantes (généralement des familles vivant à Bruxelles et sa périphérie), l’opposition parlementaire Les Engagés-PTB-DéFI a demandé, il y a 15 jours, le report de l’entrée en vigueur de cette réforme d’au moins un an, pour permettre aux trois Communautés du pays de synchroniser leurs congés scolaires.
Si la majorité parlementaire PS-MR-Ecolo s’y est refusée, confirmant l’application du nouveau calendrier dès la rentrée 2022, des doutes émergent toutefois au sein même de la coalition fédérale.
Dimanche, au micro de Bel-RTL, la vice-Première Sophie Wilmès déplorait que « des milliers de familles, à Bruxelles et en périphérie » allaient « souffrir de ces rythmes ». À la veille du vote en séance plénière, mardi 29 mars, dans les colonnes de La Libre Belgique, la cheffe de groupe des libéraux au Parlement bruxellois, Alexia Bertrand, a plaidé pour un report de l’application de la réforme.
Ce mardi 29 mars, la cheffe de groupe MR au Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Diana Nikolic, a réaffirmé au Soir les intentions de son parti. « Le groupe MR soutient la réforme. Nous l’avons votée en commission et, sur le fond, tout le monde est d’accord », a-t-elle déclaré.
La ministre de l’Education, Caroline Désir, juge quant à elle cette future uniformisation des calendriers scolaires entre Communautés inimaginable sous cette législature. La ministre a expliqué au Vif que, si des démarches ont été entreprises, la réforme des rythmes scolaires n’est pas une priorité dans l’agenda politique flamand.
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Malgré ces doutes et oppositions, le projet de décret devrait donc être adopté à la majorité des votes en séance plénière ce mercredi 30 mars.
Emma Grégoire
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