Prem est un porteur népalais. Et voici à quoi ressemblent les portraits issus du projet de l'ONG Fund for Peace. © bottomhundred.org

Voici le classement des 100 personnes les plus pauvres du monde

L’ONG Fund for Peace a décidé de parodier le classement Forbes qui, chaque année, dresse le top 100 des personnes les plus fortunées de la planète. Le but de la manoeuvre : sensibiliser à l’immense pauvreté qui gangrène le globe.

Sur son dos, Prem Bahadur Lama transporte des paniers lourds de 70 kilos de roche. Depuis 45 ans, ce travail éreintant lui prend dix heures chaque jour. Son salaire quotidien ne dépasse pas 5 dollars américains. Prem vit dans un bidonville de Pokhara, au Népal, avec sa famille. Son gagne-pain leur permet de survivre et même d’offrir une éducation à ses trois enfants. Avec sa poignée de dollars, le porteur népalais intègre ce top 100 des personnes les plus démunies au monde.

À ses côtés, les profils sont variés : un ramasseur de balles de tennis chilien côtoie des réfugiés errant dans des camps depuis plusieurs années ou une jeune soudanaise qui propose thé et chicha dans son modeste troquet. Bill Gates et sa fortune estimée à 86 milliards de dollars pointe à des années-lumière. Le fondateur de Microsoft truste lui la première place du classement des milliardaires établi par Forbes. Ce top 100 en fait rêver plus d’un. Mais il a aussi donné une idée à l’ONG Fund for Peace qui, en partenariat avec l’agence Havas Sydney, a établi ce top 100 nécessaire et aux accents dénonciateurs.

L’opération de sensibilisation menée par l’organisation entend surtout « donner un visage et une voix aux personnes qui sont à l’autre extrême de la World’s Rich List. (…) Ces 100 histoires représentent les millions d’êtres humains qui vivent dans la pauvreté, luttent avec rien ou si peu, et font face à l’adversité d’un conflit ou d’une oppression quelconque. » Le concept est intuitif. Sur la page d’accueil, la liste est inversée : on découvre d’abord le 100e profil. En scrollant, on débouche sur les premières entrées du classement.

Le projet a mis deux ans pour aboutir à cette version définitive. Cinq continents ont été couverts par les journalistes et photographies qui ont recueilli les histoires de ces hommes et femmes qui ont maintenant un visage. 23 nationalités sont représentées pour un panel qui se veut le plus exhaustif possible. En cliquant sur les photos – des portraits sur un fond bleu – on découvre alors les biographies de ces personnes qui, assorties d’un numéro, ont maintenant une histoire.

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Rodrigue Jamin

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