Robert Mueller, le procureur austère qui fait trembler la Maison Blanche
Décrit comme un homme austère et méthodique, le procureur spécial Robert Mueller, qui vient de livrer ses premières inculpations dans l’affaire russe, est à la tête d’une enquête ultra-sensible qui fait trembler la Maison Blanche.
Depuis sa nomination au mois de mai comme procureur spécial dans l’enquête sur une éventuelle collusion entre des proches de Donald Trump et la Russie, Robert Mueller ne s’est jamais exprimé, préférant travailler dans la discrétion avec une équipe d’une douzaine de juristes, dans ses bureaux du centre de Washington, non loin de la Maison Blanche.
A 72 ans, l’ancien patron du FBI sous les présidents George W. Bush et Barack Obama a gagné le respect des républicains comme des démocrates, n’hésitant pas à l’époque à s’opposer à la Maison Blanche sur des pratiques qu’il considérait comme illégales.
Robert Mueller peut se targuer « d’une détermination et d’une indépendance d’esprit », avait commenté au moment de sa nomination le sénateur démocrate Richard Blumenthal, l’un des critiques les plus véhéments de Donald Trump.
Il n’a aucun lien connu avec Donald Trump et il est le premier enquêteur indépendant à s’intéresser à l’affaire des possibles ingérences russes dans l’élection américaine avec toutes ses ramifications.
Nommé à la tête de la puissante police fédérale américaine seulement une semaine avant les attentats du 11 septembre 2001, Robert Mueller est resté en poste pendant douze ans.
Son long mandat avait été dominé par les questions de terrorisme et de surveillance. Il avait été crédité d’une remaniement en profondeur du FBI à un moment où l’agence faisait face à des menaces de démantèlement pour avoir échoué à déjouer les attentats.
Confrontation avec George W. Bush
Robert Mueller avait défendu les vastes programmes de surveillance des communications, dévoilés par Edward Snowden, comme étant d’une « importance capitale » pour empêcher les actes terroristes.
En 2004, il avait cependant menacé de démissionner en raison d’un programme d’écoutes extra-judiciaires, ordonné par le président George W. Bush après le 11-Septembre.
Avant de rentrer au FBI, Robert Swan Mueller III – issu de l’aristocratie new-yorkaise et éduqué dans la prestigieuse université de Princeton – avait déjà eu d’importantes responsabilités au sein du système judiciaire américain. Il a successivement occupé les postes de procureur fédéral à San Francisco, procureur fédéral et numéro deux du ministère de la Justice sous la présidence de George Bush père.
Il avait supervisé les procès de l’ancien homme fort du Panama, Manuel Antonio Noriega, condamné aux Etats-Unis pour trafic de drogue et blanchiment d’argent, ainsi que l’enquête sur l’explosion d’un Boeing 747 de la compagnie américaine Pan Am au dessus du village écossais de Lockerbie, dans laquelle 270 personnes avaient été tuées le 21 décembre 1988.
Ancien officier des Marines, Robert Mueller a servi pendant la guerre du Vietnam où il a été blessé au combat.
Sa longévité à la tête de la police fédérale américaine n’a été dépassée que par celle d’Edgard Hoover, le fondateur du FBI qui en a assuré la direction pendant 48 ans, jusqu’à sa mort.
Avant sa nomination comme procureur spécial dans le cadre de l’affaire russe, Robert Mueller était membre du cabinet juridique WilmerHale dont il a démissionné.
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici