Patrick Nijs, l’ambassadeur belge devenu paysan (en images)
Patrick Nijs, ancien ambassadeur de Belgique en Chine, s’est retiré du monde pour mieux accomplir le rêve qui l’anime depuis toujours: remettre l’homme en harmonie avec la nature.
Un article de Laurence Chellali
Dès sa retraite prise, Patrick Nijs décide de s’installer définitivement dans le Yunnan, sur les contreforts des montagnes himalayennes, et de convertir sa propriété en ferme de perma-culture. Avec sa compagne Minyan, l’ex-ambassadeur de Belgique restaure la terre abîmée par des années de pollution chimique et plastique. Chaque jour, depuis quatre ans, il accomplit, avec l’aide de volontaires venus de toute la Chine, un travail d’aménagement de ses deux hectares en vue de reconstituer un sol et une biodiversité aptes à nourrir plusieurs familles. Arbres fruitiers, légumes, céréales, plantes médicinales sont cultivés en synergie. Pour autant, le chemin est long et, aujourd’hui, la ferme n’offre pas encore un rendement suffisant pour être totalement autonome. Mais une chose est sûre, la biodiversité est en train de rependre ses droits!
L’ ancien diplomate a de l’ambition et voit loin. Son exploitation est implantée dans le village de Lao Zhuan Di, déserté par les locaux partis emménager dans des maisons neuves. Pour lui, c’est une opportunité: il aimerait en faire un centre international de permaculture, où des paysans des quatre coins de la planète viendraient reprendre des fermes et partager leurs savoir-faire, et où serait installé un labo de recherche agricole mais également de haute technologie en intelligence artificielle et robotique.
Le choix qu’ a fait le Belge de développer son projet en Chine est en partie lié à l’assurance qu’il a d’y être soutenu par les autorités. Quand le président Xi Jinping en appelle à un changement de paradigme et déclare vouloir convertir son pays à l’ écologie, il y a fort à parier que cela se fera. En outre, l’agriculture traditionnelle peu mécanisée y est encore largement répandue et les gestes ancestraux vivaces. La transition vers un mode de production plus respectueux ne devrait donc pas être aussi radicale qu’ailleurs. Ici, il est tout juste encore temps.
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