OMS: le variant Omicron présente « un risque très élevé » au niveau mondial, réunion d’urgence des ministres du G7
Le nouveau variant Omicron du coronavirus présente « un risque très élevé » au niveau mondial a mis en garde l’OMS lundi, tout en soulignant les nombreuses incertitudes qui entourent encore la dangerosité et la transmissibilité du variant.
« A ce jour, aucun décès associé au variant Omicron n’a été rapporté », souligne l’Organisation dans un document technique publié lundi, qui donne également des conseils aux autorités pour tenter de juguler la diffusion du nouveau variant.
« Etant donné les mutations qui pourraient conférer un potentiel d’échappement à la réponse immunitaire tout comme possiblement donner un avantage en termes de transmissibilité, la probabilité qu’Omicron se répande au niveau mondial est élevée« , indique l’organisation alors que la liste du nombre de pays où il est détecté ne cesse de s’allonger, après des premiers cas repérés en Afrique australe en novembre.
« En fonctions de ces caractéristiques, il pourrait y avoir de futurs pics de Covid-19, qui pourraient avoir des conséquences sévères en fonction de différents facteurs et en particulier où ces pics se produiraient », a ajouté l’OMS, qui avait dès vendredi classé le variant comme « préoccupant ».
L’organisation souligne toutefois que de nombreuses inconnues demeurent sur ce variant: sa contagiosité, savoir si elle est inhérente aux mutations constatées ou si elle relève du fait que ce variant sait mieux échapper à la réponse immunitaire; le niveau de protection conféré par les vaccins anti-Covid existants en termes de contagiosité et sévérité de la maladie; si le variant provoque des symptômes plus graves.
Frontières fermées
Trois semaines après avoir assoupli certaines restrictions pour les voyageurs d’affaires, étudiants et stagiaires étrangers, Tokyo va « interdire toutes les (nouvelles) entrées de ressortissants étrangers du monde entier » à partir de mardi à cause d’Omicron, a déclaré le Premier ministre japonais Fumio Kishida. Les Japonais revenant d’Afrique australe et de pays où des infections au nouveau variant ont été recensées devront se soumettre à « de strictes mesures d’isolement ».
L’Australie (cinq cas d’Omicron), qui devait rouvrir mercredi ses frontières aux étudiants étrangers et travailleurs qualifiés, va attendre encore au moins deux semaines. Ses frontières sont fermées aux étrangers depuis plus de 20 mois.
Les Philippines, qui devaient aussi rouvrir mercredi leurs frontières, mais aux touristes entièrement vaccinés, ont également suspendu leur projet et annoncé une intensification de la campagne de vaccination, peu avancée. Un coup dur pour le tourisme (13% du PIB), dévasté par la chute du nombre de visiteurs internationaux depuis la fermeture des frontières en mars 2020.
L’Indonésie a déclaré indésirables sur son sol les personnes ayant été au cours des 15 derniers jours à Hong Kong, où Omicron a été signalé, tout comme celles venant de huit pays africains (Afrique du Sud, Botswana, Namibie, Zimbabwe, Lesotho, Mozambique, Eswatini, Nigeria).
Israël, où un cas a été confirmé chez un voyageur revenu du Malawi, interdit depuis dimanche soir l’entrée des étrangers et va imposer test PCR et quarantaine même à ses ressortissants vaccinés.
Les Etats-Unis, qui venaient de se rouvrir au monde début novembre, se ferment à partir de lundi aux voyageurs venant de huit pays d’Afrique australe.
Réunion du G7
Au-delà de l’Afrique australe, des cas liés à la nouvelle souche ont été détectés à travers les pays du G7, du Canada à l’Italie, en passant par l’Allemagne et le Royaume-Uni, où six nouveaux cas ont encore été confirmés lundi en Ecosse.
Une situation qui conduit les ministres de la Santé de la France, des Etats-Unis, du Canada, d’Allemagne, d’Italie, du Japon et du Royaume-Uni à se retrouver lundi à Londres « pour discuter de l’évolution de la situation sur Omicron », lors d’une « réunion d’urgence« , a annoncé Londres, à la tête de la présidence tournante du G7.
En France, où huit cas suspects sont signalés mais non confirmés, la détection du variant Omicron est « très probablement une question d’heures », d’après le ministre de la Santé Olivier Véran.
Au Portugal, 13 cas de Covid-19 ont été identifiés chez les footballeurs du club portugais Belenenses SAD et sont probablement associés à Omicron, selon l’Institut national de santé (Insa).
Aux Pays-Bas, où 13 passagers arrivés d’Afrique du Sud vendredi à Amsterdam étaient porteurs du variant, un couple faisant partie du groupe a été arrêté dans un avion qui s’apprêtait à décoller vers l’Espagne, après avoir fui l’hôtel où il était confiné.
Pour autant, l’OMS plaide pour un maintien de l’ouverture des frontières.
Se jugeant déjà « punie » pour avoir révélé l’existence du variant, l’Afrique du Sud a demandé la levée « immédiate et urgente » des restrictions de voyage. L’épidémiologiste sud-africain Salim Abdool Karim estime que le pays devrait dépasser les 10.000 contaminations quotidiennes cette semaine.
Le Malawi a dénoncé des restrictions de voyage relevant de « l’afrophobie ».
Première image d’Omicron
L’hôpital Bambino Gesù de Rome a publié une première « image » du nouveau variant montrant qu’il présente beaucoup plus de mutations que le variant Delta actuellement dominant. « D’autres études nous diront si cette adaptation est neutre, moins dangereuse ou plus dangereuse », ont précisé les chercheurs.
Le nouveau variant B.1.1.529 représente un risque « élevé à très élevé » pour l’Europe, a jugé cette semaine l’agence de santé de l’Union européenne.
Avant même son apparition, le continent affrontait une flambée épidémique liée au variant Delta, avec le rétablissement de restrictions sanitaires pas toujours bien acceptées comme aux Pays-Bas, dans les Antilles françaises ou en Suisse. Ce pays a néanmoins largement validé dimanche un pass Covid.
Jamais un variant n’avait provoqué autant d’inquiétude dans le monde depuis l’émergence de Delta, déjà très contagieux.
Du côté des fabricants de vaccins, AstraZeneca comme Pfizer/BioNTech, Moderna et Novavax se sont déclarés confiants dans leur capacité à combattre la souche Omicron.
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