Nucléaire iranien: accord sur une « solution temporaire » pour maintenir une surveillance
Le chef de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a annoncé dimanche soir, à son retour de Téhéran, avoir trouvé avec l’Iran une « solution temporaire » de trois mois pour maintenir une surveillance « satisfaisante », même si les inspections seront limitées à compter de mardi.
« L’accès sera réduit, ne nous voilons pas la face, mais nous serons en mesure de maintenir le degré nécessaire de surveillance et de vérification », a déclaré Rafael Grossi lors d’un rapide point presse à l’aéroport de Vienne, ville où se situe le siège de l’Agence internationale de l’énergie atomique.
« Cela sauve la situation dans l’immédiat », a-t-il ajouté, évoquant « un résultat raisonnable après des consultations intenses ».
Selon les termes de cet « accord bilatéral technique », le nombre d’inspecteurs sur place reste ainsi inchangé et l’AIEA pourra procéder à des inspections inopinées.
Mais la loi iranienne, qui prévoit de restreindre certaines inspections, y compris sur des sites militaires suspects, si les sanctions américaines ne sont pas levées, « existe et va être appliquée » à partir du 23 février, a regretté M. Grossi.
« Nous estimons que l’heure est grave mais l’AEIA continue de servir la communauté internationale », a-t-il souligné. « Bien sûr, pour parvenir à une situation stable, il faudra une négociation politique, et ce n’est pas de mon ressort ».
Le directeur général de l’AIEA était arrivé samedi à Téhéran, où il a rencontré le président de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique (OIEA), Ali Akbar Salehi, et le ministre des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif.
« L’Iran et l’AIEA ont eu des discussions fructueuses fondées sur le respect mutuel », avait tweeté un peu plus tôt Kazem Gharibabadi, l’ambassadeur d’Iran auprès de l’AIEA, « gendarme » nucléaire de l’ONU.
Après le retrait unilatéral américain et le rétablissement des sanctions qui étranglent l’économie iranienne, l’Iran s’est affranchi progressivement à partir de 2019 de plusieurs limites qu’il avait accepté d’imposer à son programme nucléaire en vertu de l’accord conclu en 2015 avec le groupe 5+1 (Etats-Unis, France, Allemagne, Grande-Bretagne, Russie, Chine).
Dans un geste à l’égard de l’Iran, les Etats-Unis ont accepté jeudi une invitation des Européens à participer à des pourparlers pour relancer ce pacte.
Dans ce contexte diplomatique complexe et alors que l’Iran et les Etats-Unis n’entretiennent pas de relations diplomatiques depuis 1980, le vice-ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi a dit examiner la proposition de l’UE pour une « réunion informelle ».
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