Mystères, « bavures » et controverses depuis l’avènement du prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane
L’Arabie saoudite a été au centre de plusieurs controverses depuis l’avènement du prince héritier Mohammed ben Salmane en juin 2017.
Parallèlement à une série de réformes et une politique de modernisation à mettre à son crédit, la répression contre les dissidents, notamment des religieux, des intellectuels ou des féministes, s’est accentuée.
Guerre au Yémen
L’Arabie saoudite, engagée depuis mars 2015 dans une intervention militaire au Yémen, a été accusée de multiples « bavures » contre des civils: le 9 août dernier, 51 personnes, dont 40 enfants, ont été tuées dans une frappe aérienne sur leur bus à Saada. La coalition, dirigée par Ryad, a reconnu des « erreurs », mais accuse les rebelles Houthis, soutenus par l’Iran, d’utiliser les civils comme boucliers humains.
Malgré l’opposition de Ryad, le Conseil des droits de l’Homme de l’ONU mène depuis plus d’un an une enquête pour crimes de guerre au Yémen, où le conflit a fait plus de 10.000 morts et provoqué la pire crise humanitaire du monde, selon les Nations unies.
« Prison dorée » au Ritz-Carlton
En septembre 2017, les autorités saoudiennes arrêtent une vingtaine de personnes, dont des prédicateurs influents et des intellectuels.
Le 4 novembre, une vaste campagne anticorruption est lancée subitement, sous l’impulsion de « MBS ». L’hôtel de luxe Ritz-Carlton de Ryad va servir pendant trois mois de « prison dorée » pour des dizaines de princes et hauts responsables au centre d’une purge.
Nombre des suspects, dont le prince milliardaire Al-Walid ben Talal, sont libérés après des « arrangements » financiers avec les autorités.
Fausse démission de Hariri
Le 4 novembre 2017, le Premier ministre libanais Saad Hariri annonce, à la surprise générale, sa démission depuis Ryad, accusant le mouvement armé Hezbollah et l’Iran de « mainmise » sur son pays.
La France intervient pour trouver une porte de sortie. Saad Hariri rentre au Liban trois semaines plus tard, et renonce à démissionner.
L’Arabie saoudite, accusée d’avoir forcé M. Hariri à quitter ses fonctions et de l’avoir retenu contre son gré, a démenti.
Disparition d’un journaliste
Le mystère entoure toujours le sort du journaliste saoudien Jamal Khashoggi, porté disparu depuis son entrée le 2 octobre dans le consulat de son pays à Istanbul (Turquie).
M. Khashoggi s’était exilé aux Etats-Unis l’année dernière par crainte d’une arrestation après avoir critiqué certaines décisions de Mohammed ben Salmane et l’intervention militaire de Ryad au Yémen.
Ryad affirme que le journaliste de 59 ans, qui écrivait notamment pour le Washington Post, a bel et bien quitté les locaux de sa mission diplomatique, mais la police turque pense qu’il y a été tué par une équipe de Saoudiens venue spécialement pour cela et repartie le jour même.
Ryad a démenti, le prince héritier saoudien invitant les autorités turques à « fouiller » le consulat. « Nous n’avons rien à cacher », a-t-il dit.
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