CO2, Brexit, migration, santé…: ce qu’il faut retenir du discours de l’Etat de l’Union européenne de von der Leyen
La présidente de la Commission européenne, l’Allemande Ursula von der Leyen veut insuffler un nouvel élan à une Union européenne fragilisée par la crise du coronavirus.
La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen livrait ce mercredi son discours de l’Etat de l’Union. Dans cette allocution très attendue, le premier « état de l’Union » auquel elle se livre, elle a appelé à une « Union européenne de la santé », alors que les Etats membres ont fait face à la pandémie de Covid-19.
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« Nous devons tirer les premières leçons de la crise sanitaire » des derniers mois, a observé Ursula von der Leyen. Alors que la santé est principalement gérée au niveau des Etats, « il est plus clair que jamais que nous devons discuter des compétences en matière de santé », et donc d’un éventuel rôle plus marqué de l’UE dans ce domaine. « Nous devons créer une Union européenne de la santé plus forte », et « renforcer ainsi la préparation européenne » face aux risques transfrontières de crise sanitaire. Plus concrètement, la présidente de la Commission souhaite revoir à la hausse le financement du programme « EU4Health ».
Dans les prochains mois, l’exécutif européen veut aussi donner davantage de moyens et de compétences à l’ECDC, le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies, et à l’agence européenne des médicaments. Ursula von der Leyen a également expliqué vouloir mettre sur pied une agence européenne de recherche et de développement biomédicaux, sur le modèle du BARDA américain.
https://twitter.com/vonderleyen/status/1306135197046444034Ursula von der Leyen – Follow #SOTEUhttps://twitter.com/vonderleyen
We need to build a stronger European Health Union.
To strengthen our crisis preparedness and management of cross-border health threats.
And it is clearer than ever that we must discuss the question of health competences. #SOTEU pic.twitter.com/EqvcJCZM73— Ursula von der Leyen – Follow #SOTEU (@vonderleyen) September 16, 2020
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30% des 750 mds EUR seront levés via des obligations vertes
Le plan de relance européen post-Covid de 750 milliards d’euros, sur lequel les Etats membres s’étaient entendus en juillet, sera financé à 30% par des obligations vertes, a également annoncé la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.
« Nous sommes les leaders mondiaux de la finance verte et le plus grand émetteur d’obligations vertes dans le monde. Nous faisons oeuvre de pionnier en élaborant une norme de l’UE solide en matière d’obligations vertes », a-t-elle affirmé dans son premier discours sur l’état de l’Union devant le Parlement européen.
Emissions de CO2: l’UE va relever son objectif de réduction à -55% en 2030
La Commission européenne propose de viser une réduction de 55% des émissions de gaz à effet de serre de l’UE en 2030 par rapport au niveau de 1990, contre un objectif actuellement fixé à -40%, afin de parvenir à l’objectif de la neutralité carbone en 2050.
Ce relèvement, qui aurait d’importantes conséquences pour les secteurs de l’énergie, des transports ou de l’agriculture, « est trop important pour certains et insuffisant pour d’autres. Mais (…) notre économie et notre industrie peuvent y faire face », a déclaré la présidente de la Commission.
« Le nationalisme vaccinal met des vies en danger »
« Le nationalisme vaccinal met des vies en danger, la coopération en matière de vaccins les sauve », a averti mercredi la présidente, alors que la recherche d’un vaccin contre le Covid-19 fait l’objet d’une vive concurrence à l’échelle mondiale.
« Face à la crise que connaît le monde, certains choisissent le repli sur soi (…) Trouver un vaccin ne suffit pas. Nous devons veiller à ce que les citoyens européens et ceux du monde entier y aient accès (…) Aucun d’entre nous ne sera en sécurité tant que nous ne serons pas tous en sécurité », a-t-elle insisté devant le Parlement européen.
Brexit: mise en garde contre le no-deal
Sur le Brexit, Ursula von der Leyen rappelle le temps qu’il a fallu pour négocier en détail l’accord de retrait et cite Margareth Thatcher : « Britain doesn’t break treaties. » « Ce qui était vrai à l’époque l’est toujours aujourd’hui. La confiance est le fondement de tout partenariat solide » a-t-elle souligné. Elle a averti que l’accord scellant le départ du Royaume-Uni de l’UE, signé en janvier, ne pouvait pas être modifié unilatéralement. « Il est impossible de le modifier unilatéralement, de l’ignorer ou de cesser d’en appliquer les dispositions. C’est une question de droit, de confiance et de bonne foi », a-t-elle affirmé.
Elle a aussi mis en garde contre le risque de « no deal » dans l’accord sur la relation post-Brexit que Bruxelles et Londres tentent de conclure avant la fin de l’année, quand le Royaume-Uni, qui a officiellement quitté l’UE le 31 janvier, cessera d’appliquer les normes européennes.
Migration: l’Europe doit faire sa part
La présidente de la Commission européenne a également appelé « tous les Etats membres de l’UE » à « intensifier leurs efforts » sur la question migratoire, ajoutant que l’ensemble de Europe « doit faire sa part » et « agir dans l’unité » face aux réfugiés du camp grec dévasté de Moria.
« Les images du camp de Moria nous rappellent douloureusement que l’Europe doit agir dans l’unité (…) Si nous intensifions nos efforts (au niveau européen), nous attendons de tous les États membres qu’ils intensifient eux aussi leurs efforts. La migration constitue un défi européen et c’est l’ensemble de l’Europe qui doit faire sa part », a-t-elle insisté dans son discours-programme sur l’état de l’Union au Parlement européen.
Plan d’action contre le racisme
La président a également annoncé qu’elle allait présenter « un plan d’action » contre le racisme et les « crimes de haine, qu’ils se fondent sur la race, la religion, le genre ou la sexualité ».
« Il est temps à présent de construire une Union véritablement antiraciste – en condamnant le racisme, mais aussi en agissant », a-t-elle déclaré
« La Commission proposera bientôt une stratégie visant à renforcer les droits des LGBTQI (personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, trans, queers, intersexes) au sein de l’Union européenne. Je plaiderai en faveur de la reconnaissance mutuelle des relations familiales dans l’UE: si vous êtes parent dans un pays, vous êtes parent dans tous les pays », a-t-elle indiqué.
Les « zones sans LGBTQ » décrétées dans un certain nombre de villes polonaises sont des « zones sans humanité » qui « n’ont pas leur place » dans l’UE.
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