Les moments phares des derniers débats présidentiels
Du Giscard-Mitterrand de 1974 au Royal-Sarkozy de 2007, l’histoire de la Cinquième République est jalonnée de duels télévisés qui ont marqué. Inventaire des répliques les plus marquantes.
Le débat télévisé de l’entre-deux-tours, tel que celui qui oppose ce soir Nicolas Sarkozy et François Hollande, est depuis 1974 un moment fort des campagnes présidentielles. Quelques affrontements verbaux et petites phrases meurtrières sont restés dans les mémoires.
Le 10 mai 1974, le débat qui oppose le socialiste François Mitterrand à celui des Républicains indépendants, Valery Giscard D’Estaing, est suivi par 25 millions de téléspectateurs. Lorsque le premier affirme « c’est une affaire de coeur et non pas seulement d’intelligence » au sujet de la répartition de la croissance, le second réplique « vous n’avez pas le monopole du coeur M. Mitterrand ».
Le 5 mai 1981, le débat présidentiel oppose les deux mêmes candidats. François Mitterrand, très à l’aise devant les caméras, prend sa revanche face à celui qui l’avait « blessé » par ses propos sept ans auparavant. Lorsque Valéry Giscard D’Estaing accuse le candidat de gauche d’être « l’homme du passé », ce dernier rétorque en accusant VGE d’être « l’homme du passif ».
Le 28 avril 1988, le président Mitterrand affronte Jacques Chirac, son Premier ministre de cohabitation. Un différend sur l’affaire Wahid Gordji, diplomate iranien impliqué dans les attentats de 1986 à Paris, surgit entre les deux candidats. « Est-ce que vous pouvez me dire, en me regardant dans les yeux, que je vous ai dit que nous avions les preuves que Gordji était coupable ? (…) Mais pouvez-vous vraiment contester ma version des choses en me regardant dans les yeux ? » lance le Premier ministre. « Dans les yeux, je la conteste » répond sèchement le président de la République. Cette phrase restera l’une des plus célèbres parmi les répliques de tous les adversaires politiques de la Cinquième République. Lorsque Jacques Chirac poursuit en affirmant à son rival: « Ce soir, vous n’êtes pas le président de la République, nous sommes deux candidats à égalité (…), vous me permettrez donc de vous appeler monsieur Mitterrand », ce dernier lui répond, sur un ton cinglant : « Mais vous avez tout à fait raison, monsieur le Premier ministre ».
Le 2 mai 1995, Jacques Chirac, candidat du Rassemblement pour la république, affronte Lionel Jospin, candidat du Parti socialiste. Au cours d’un duel courtois, M. Jospin défend le quinquennat et déclare : « il vaut mieux cinq ans avec Jospin que sept ans avec Chirac ».
En Avril 2002, le président sortant Jacques Chirac refuse catégoriquement de débattre avec le candidat surprise et président du Front National, Jean-Marie Le Pen, pour ne pas cautionner « la banalisation de la haine et de l’intolérance ». Ce dernier dénonce une « piteuse dérobade ».
Le 2 mai 2007, le candidat de l’UMP Nicolas Sarkozy affronte la candidate PS, Ségolène Royal, en difficulté dans les sondages. Si celle-ci surprend par sa combativité, Nicolas Sarkozy affiche jusqu’au bout calme et sérénité. L’affrontement culmine sur un sujet inattendu, celui des handicapés, quand Mme Royal accuse son adversaire d’avoir atteint « le summum de l’immoralité politique » en parlant du sort des enfants handicapés alors que selon elle, le gouvernement de droite aurait supprimé des emplois permettant leur accueil dans les écoles. M. Sarkozy l’accuse alors de perdre ses nerfs en lui rétorquant que pour être président, « il faut être calme ».
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Le Vif.be avec L’Express.fr
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