Les millions de réfugiés climatiques, les nouveaux migrants
Un rapport de la Banque mondiale identifie trois zones menacées par le dérèglement climatique : l’Afrique subsaharienne, le sous-continent indien et l’Amérique latine. Soit des millions de réfugiés climatiques potentiels.
Comment vivrons-nous, demain, quand la Terre comptera toujours plus d’habitants, que les pluies y seront moins nombreuses et les récoltes plus faibles ? Dans les trente années à venir, des dizaines de millions d’êtres humains se jetteront sur les routes, obligés de quitter leur maison et leur région d’origine, comme l’expliquent les auteurs d’un récent rapport de la Banque mondiale sur les migrations climatiques internes dans le monde, d’ici à 2050. Les crises sont déjà là. Et elles menacent de s’aggraver. L’Ethiopie pourrait voir une grande part de ses habitants migrer en raison de sa croissance démographique et de la multiplication des sécheresses. Au Bangladesh, la montée des eaux marines provoque le recul inexorable d’un littoral fragile et surpeuplé. Au Mexique, la hausse des températures et la baisse de la production agricole pourraient pousser toujours plus de ruraux vers les zones urbaines…
La Banque mondiale estime que trois zones continentales, en particulier, sont menacées : les migrants environnementaux pourraient être 86 millions en Afrique subsaharienne, 40 millions sur le sous-continent indien, 17 millions en Amérique latine. Soit 143 millions de déplacés, au total, selon le » pire scénario « .
Elle fait cependant valoir que l’on peut encore éviter qu’une centaine de millions de personnes quittent leur pays. D’abord, en réduisant les émissions de gaz à effet de serre, accusées de provoquer une hausse globale des températures, la fonte des glaciers, la montée du niveau des océans… Ensuite, en anticipant dès maintenant le déplacement inévitable de quelque 40 millions de réfugiés climatiques.
» Les mesures que les villes prennent pour faire face à l’arrivée grandissante de migrants fuyant les zones rurales et faciliter leur accès aux études, à la formation professionnelle et à l’emploi seront payantes à long terme, souligne la directrice générale de la Banque, Kristalina Georgieva. Il faut aussi aider les gens à faire le bon choix entre rester là où ils vivent, ou se déplacer là où ils seront moins exposés aux dérèglements du climat. » L’annonce par Donald Trump de la sortie des Etats-Unis de l’accord de Paris n’invite pas à l’optimisme.
Par Marc Epstein.
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