La résistance aux talibans « s’étend énormément » en Afghanistan, assure le frère du commandant Massoud
La résistance s' »étend énormément » en Afghanistan face à des talibans « isolés » du reste de la population du fait de leur idéologie conservatrice et de leur manque de modernité, a affirmé mercredi Ahmad Wali Massoud, le frère du défunt commandant Ahmad Shah Massoud, figure de la lutte anti-talibans.
« Les croyances du peuple d’Afghanistan ont changé ces vingt dernières années. (…) Les femmes afghanes veulent vivre, travailler. Les jeunes vivent dans un monde différent, pas celui des talibans. Les talibans sont maintenant le groupe le plus isolé » du pays, a estimé M. Massoud, interrogé par l’AFP à Paris, où il est en visite.
« Les gens pensent que les Afghans sont arriérés, qu’ils vont accepter la version talibane de la charia, mais ce n’est plus le cas », a encore asséné le frère du commandant Massoud. « La résistance s’est énormément étendue au travers de l’Afghanistan », a-t-il poursuivi, précisant que cette résistance n’était pas limitée à « un seul cadre militaire ».
Les talibans ont pris le pouvoir le 15 août en Afghanistan, après avoir conquis Kaboul sans violence. Ils affirment avoir changé depuis les années 1996-2001, quand leur règne avait été émaillé d’exactions et de violences à l’encontre notamment des femmes et de la minorité chiite hazara. Mais une partie de la population, urbaine et éduquée, peine à les croire, malgré une première semaine aux affaires où ils se sont montrés moins sévères qu’attendu.
Un Front national de résistance (FNR), principal groupe d’opposition aux talibans, s’est récemment créé dans la vallée du Panchir, lieu symbolique proche de la capitale afghane, qu’échouèrent à capturer tant les forces soviétiques (1989-1999) que les talibans.
A sa tête, Ahmad Massoud, le fils du commandant Massoud et neveu d’Ahmad Wali, a demandé l’aide des pays occidentaux pour armer ses hommes. Les talibans, qui encerclent le Panchir et disposent de l’armement parfois sophistiqué pris aux forces afghanes, semblent en effet disposer d’un net avantage.
« La communauté internationale a l’obligation morale de nous aider », a estimé Ahmad Wali Massoud, avant tout pour se protéger d’une expansion des « forces terroristes » basées en Afghanistan sous l’égide des talibans et empêcher qu’elles n' »affectent la région ».
Les hommes du FNR « sont des guerriers expérimentés, a-t-il observé. Nous pouvons faire pareil (guerroyer, NDLR) que les talibans. Ce n’est pas un gros problème. » Si le dialogue avec les talibans échoue, « nous pouvons résister de toutes les manières, à n’importe quel moment, et pour toujours », a-t-il encore menacé.
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici