L’Iran promet de venger la mort du général Soleimani « au bon moment et au bon endroit »
La plus haute instance sécuritaire de l’Iran a promis vendredi de venger « au bon endroit et au bon moment » la mort du général iranien Qassem Soleimani, tué par une frappe américaine à Bagdad.
« L’Amérique doit savoir que son attaque criminelle contre le général Soleimani a été la plus grave erreur du pays (…) Ces criminels subiront une dure vengeance (…) au bon endroit et au bon moment », a déclaré dans un communiqué le Conseil suprême de la sécurité nationale iranien.
Damas fustige le raid américain, l’opposition exulte
Le pouvoir syrien allié à Téhéran a dénoncé vendredi le raid américain qui a tué le général iranien Qassem Soleimani et un influent commandant irakien, y voyant une « grave escalade » pour le Moyen-Orient, l’opposition en exil saluant pour sa part la mort du général.
Le président syrien Bachar al-Assad, épaulé militairement par Téhéran, a assuré que le soutien du général Soleimani à l’armée syrienne « ne sera pas oublié ».
« Le peuple syrien n’oubliera pas sa présence aux côtés de l’armée arabe syrienne dans sa défense de la Syrie face au terrorisme et ses soutiens », a indiqué M. Assad dans une lettre adressée au guide suprême iranien Ali Khamenei, selon des propos rapportés par l’agence de presse officielle Sana.
Artisan de la stratégie militaire iranienne au Moyen-Orient, le général iranien Qassem Soleimani était à la tête de l’unité Qods, force spéciale des Gardiens de la Révolution iraniens, chargée des opérations extérieures.
« La mémoire du martyr Soleimani restera immortelle dans la conscience du peuple syrien », a ajouté le président.
« L’acte criminel commis par l’administration américaine confirme une nouvelle fois son approche pour soutenir le terrorisme et répandre le chaos et l’instabilité », a fustigé le président Assad.
Le général iranien s’était rendu à plusieurs reprises à Damas. Avec des combattants déployés en Syrie, son unité a joué un rôle incontournable pour soutenir et consolider le pouvoir de Bachar al-Assad, un temps affaibli sur le champ de bataille face aux rebelles et aux jihadistes, dans un pays déchiré depuis 2011 par une guerre civile.
Fort de ce soutien iranien, et de l’appui de la Russie et du Hezbollah libanais, Damas a multiplié les victoires jusqu’à reconquérir plus des deux-tiers du pays.
Auparavant, le ministère syrien des Affaires étrangères avait fustigé une « lâche agression américaine » qui emprunte aux « méthodes de gangs criminels », et qui constitue une « grave escalade » pour le Moyen-Orient, selon la Sana.
« Terroriste »
La principale coalition de l’opposition syrienne en exil a salué la mort du général iranien, y voyant dans un communiqué « la fin d’un des criminels de guerre les plus importants » de Syrie et de la région.
« Le meurtre de Qassem Soleimani, patron numéro un des crimes des Gardiens de la Révolution contre le peuple syrien et irakien et les peuples de la région, est une frappe douloureuse qui confirme que le monde est capable de stopper l’Iran et de protéger les civils syriens s’il le voulait », a estimé sur Twitter Nasr Hariri, le chef de l’opposition syrienne en exil.
Lors des manifestations hebdomadaires organisées contre le régime et ses alliés à Idleb, province dominée par les jihadistes et accueillant des rebelles dans le nord-ouest, certains participants ont salué le raid américain qui a tué le général iranien.
« Nous bénissons la mort du terroriste Qassem Soleimani, merci Trump » pouvait-on lire sur une pancarte.
« Cette bonne nouvelle nous pousse à aller de l’avant, si Dieu le veut la révolution continue et elle sera victorieuse », a confié à l’AFP un manifestant, Mohamed Chkeib.
Ailleurs dans la ville de Dana, dans le nord de la province près de la frontière turque, un habitant sur le marché a distribué des douceurs orientales, invitant les passants à se servir pour célébrer l’annonce.
Poutine : la mort de Soleimani risque d' »aggraver la situation » au Proche-Orient
L’assassinat du général iranien risque de « sérieusement aggraver la situation » au Proche-Orient, a mis en garde le président russe Vladimir Poutine lors d’une conversation téléphonique avec Emmanuel Macron.
« Il a été constaté que cette action peut sérieusement aggraver la situation dans la région », a indiqué le Kremlin dans un communiqué, précisant que Vladimir Poutine et Emmanuel Macron avaient tous deux exprimé leur « préoccupation » après la mort du général iranien.
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