L’Europe n’a « pas besoin » du Spoutnik V: les créateurs du vaccin russe s’emportent
Les producteurs du vaccin russe contre le coronavirus ont accusé lundi le commissaire européen Thierry Breton d’être « biaisé » pour avoir affirmé que l’UE n’avait « pas besoin » du Spoutnik V et estimé que Moscou aura besoin d’aide européenne.
S’exprimant sur la chaîne française TF1 dimanche, Thierry Breton, qui est chargé des aspects industriels de la fabrication des vaccins contre le Covid-19 dans l’UE, a assuré que les Européens n’auront « absolument pas besoin de Spoutnik V« , étant donné que d’autres produits sont homologués.
« Spoutnik V est un vaccin en complément, nous avons 350 millions de doses », a déclaré le commissaire européen au Marché intérieur, assurant en outre que « les Russes ont un mal fou à le fabriquer et (qu’)il faudra sans doute les aider« .
« S’il faut leur fournir une ou deux usines pour le fabriquer pourquoi pas, mais pour l’instant priorité aux Européens (…) on verra ça au second semestre », a-t-il lancé.
Les producteurs du Spoutnik V ont dénoncé lundi sur Twitter un « nouveau commentaire biaisé » visant un « vaccin sûr et efficace », dont la demande d’homologation est examinée actuellement par l’Agence européenne des médicaments (AEM).
« Les biais conduisent à des échecs. Et les échecs de Breton sont clairs pour de nombreuses personnes dans l’UE », a estimé sur Twitter le compte officiel du vaccin russe.
La campagne de vaccination dans l’UE a subi de nombreux accrocs, notamment du fait de retards de livraisons.
Accueilli initialement avec scepticisme à l’étranger lors de son annonce à l’été, le Spoutnik V a vu sa fiabilité être validée en février par la revue scientifique The Lancet.
Mais l’UE a critiqué Moscou pour sa diplomatie vaccinale, l’accusant de « propagande » pour gagner en influence sur la scène internationale avec des livraisons de vaccins pourtant très limitées.
La Russie cherche à multiplier les accords de production pour fournir l’étranger plutôt que d’exporter, réservant ses capacités réduites à l’approvisionnement de la population russe.
Moscou a notamment signé ces derniers jours deux accords pour la production de 400 millions de doses en Inde, parmi d’autres contrats.
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