L’ancien nazi John Demjanjuk condamné à 5 ans de prison
John Demjanjuk, 91 ans, a été condamné jeudi en Allemagne à 5 ans de prison pour participation au meurtre de 27.900 Juifs en tant que garde du camp d’extermination nazi de Sobibor.
A l’issue de 18 mois de procès, le tribunal de Munich a estimé que cet apatride d’origine ukrainienne avait été garde au camp de Sobibor, aujourd’hui en Pologne, durant six mois en 1943 pendant lesquels près de 27.900 Juifs, essentiellement des Néerlandais, ont été exterminés.
Par conséquent, « en tant que garde, il a pris part aux meurtres de près de 28.000 personnes », a déclaré le président du tribunal, le juge Ralph Alt. Aucun témoin ou document ne le prouvent.
Demjanjuk risquait 15 ans de prison, le procureur avait réclamé 6 ans, et sa défense l’acquittement. Selon elle, rien ne prouvait sa présence à Sobibor, et s’il y était, soldat de l’Armée rouge fait prisonnier par les nazis, il n’avait agi que contraint et forcé.
John Demjanjuk va faire appel de sa condamnation a annoncé son fils John Jr. « La brutalité des Allemands a fait souffrir mon père durant près de 70 ans », a expliqué John Demjanjuk Jr dans un courriel depuis les Etats-Unis.
« Alors que les Allemands rejettent avec arrogance la culpabilité sur un prisonnier de guerre ukrainien pour tenter d’expier leurs propres crimes, nous allons faire appel et poursuivre nos efforts pour obtenir le monceau d’informations encore dissimulées par Moscou (…) et par le Département américain de la Justice », a écrit John Jr.
« Les Allemands, comme leurs ancêtres, ont de nouveau exploité ceux qu’ils considèrent comme des sous-hommes pour montrer au monde que l’Allemagne n’est pas coupable, alors que leurs propres maisons de retraite sont encore pleines des vrais criminels », a-t-il conclu.
La défense avait annoncé avant l’énoncé du verdict qu’elle ferait appel en cas de condamnation.
Demjanjuk, qui avait été expulsé il y a deux ans des Etats-Unis où il vivait depuis les années 1950, après une longue bataille juridique centrée sur sa santé qu’il présente comme chancelante, a assisté aux débats en brancard ou en chaise roulante.
Son procès sera l’un des derniers des crimes nazis, avec celui du Hongrois Sandor Kepiro, 97 ans, qui vient de débuter à Budapest.
Mais après l’Allemagne, l’Espagne veut le juger pour avoir été garde dans un autre camp de concentration où sont morts des prisonniers espagnols.
Le Vif.be, avec Belga
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