Drieu Godefridi
Immigration : en finir avec le moralisme assassin
Paris, Bruxelles, Berlin : dans chacun des massacres qui émaillent désormais les actualités européennes étaient impliqués des terroristes infiltrés en Europe comme réfugiés.
Il est par exemple établi que dix des douze auteurs des effroyables attentats de Paris, le 13 novembre 2015, ont débarqué en Europe comme migrants (Le Figaro, 12 novembre 2016).
Le moralisme de la gauche est si prégnant que l’on s’empressera de préciser : non, tous les réfugiés ne sont pas des terroristes, certes il est injuste que l’image d’un réfugié innocent pâtisse des actes d’un réfugié terroriste. Quel homme sain d’esprit s’aventurerait à soutenir le contraire ?
Il n’en demeure pas moins que des réfugiés terroristes sont systématiquement impliqués dans les massacres atroces qui émaillent désormais les actualités européennes, et que ces massacres étaient évitables.
Car cette politique des réfugiés que l’on nous présente comme une fatalité, sorte d’événement naturel contre lequel il est vain et puéril de s’élever, n’est que cela : une politique, parmi d’autres politiques possibles.
Quelle est l’origine, la source de la politique actuelle ?
Le 23 février 2012, la Cour européenne des droits de l’homme (Strasbourg) rendait l’arrêt Hirsi Jamaa et autres c. Italie, interdisant aux États membres du Conseil de l’Europe de refouler un réfugié vers son point de départ, fût-ce le temps de traiter sa demande d’asile. Tout à sa vision idéologique, la Cour exige des États qu’ils accueillent sur leur sol national tous les candidats réfugiés, y compris ceux qui sont interceptés en haute mer, sans possibilité de refouler l’embarcation, même à quelques centaines de mètres de son point de départ.
L’effet immédiat de cet arrêt fut de conduire à la mer des centaines d’embarcations de candidats réfugiés — économiques pour l’écrasante majorité d’entre eux, n’ayant donc aucun droit à l’asile — trop heureux de l’aubaine que leur offrait cet arrêt aberrant de la plus haute juridiction européenne dans le champ des droits de l’homme. Avec divers effets : l’engorgement des centres d’accueil grecs, italiens, puis ailleurs en Europe. Ensuite la crise aigüe au sein de l’Union européenne, qui jette les États de l’Est contre ceux de l’Ouest.
Immigration : La folle ivresse idéologique des juges de Strasbourg se paie au prix du sang
Enfin, l’impossibilité pratique de refouler l’écrasante majorité des candidats parvenus sur le sol européen, quels que soient leur statut ou provenance. Car ces candidats ne sont pas stupides et ils ont compris qu’en détruisant leurs documents d’identité ils deviennent de facto quasiment inexpulsables — et toujours sous la condition du caprice éventuel de l’État d’origine. Un détail négligeable dans la vision du monde purement morale de la Cour de Strasbourg.
Le principal effet de bord est ailleurs. Il réside dans ces milliers d’enfants, de femmes et d’hommes morts en tentant de traverser la Méditerranée. Car, pour le malheur des belles âmes de la Cour européenne, il existe un point de comparaison : l’Australie. L’Australie a pris le contre-pied de la politique européenne : tout candidat réfugié qui gagne ses côtes de façon clandestine se voit interdire définitivement d’y résider, même si le statut de réfugié lui est finalement reconnu. Les demandes sont traitées sur les rivages d’origine, et dans des centres d’accueil au large des côtes australiennes. Bref, le principe du refoulement est aussi systématique en Australie qu’il est banni en Europe. Résultat prévisible — les réfugiés n’étant pas plus idiots en Asie qu’ils ne le sont en Europe — plus un seul candidat à l’asile ne se noie au large des côtes australiennes (Z. Sheftalovich, « Aussie immigration architect: Europe ‘just making up excuses' », Politico, 6 janvier 2017). Car les candidats ont compris que le jeu n’en valait plus la chandelle.
En résumé, la folle ivresse idéologique des juges de Strasbourg se paie au prix du sang, le sang des Européens massacrés par de pseudo-réfugiés terroristes infiltrés, et le sang des malheureux noyés en mer.
Une autre politique de l’asile est possible. Il est temps de tourner le dos au moralisme assassin de Strasbourg.
Immigration : en finir avec la désinformation – La réponse d’une lectrice à M. Godefridi
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